Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité, Soad Amidou.
- On évoque votre parcours, on a évoqué vos débuts au cinéma dans Un homme et une femme, mais vous n'avez pas fait que ça.
- Et vous allez être sur scène avec un spectacle rencontre, à la fois à Paris et à Avignon cet été, on va en parler tout à l'heure.
- Mais on en revient à votre parcours avec une date importante, le 26 février 1983.
- Vous êtes au Grand Rex, une soirée présidée par Catherine Deneuve, où on évoque ce film.
- Le Grand Frère, où vous êtes nommée dans la catégorie du meilleur espoir féminin.
- Vous vous souvenez de ce soir-là ? Oh oui ! Oh là là, oui ! Quelle émotion ! Je crois que c'est la Boom 2, avec Sophie Marceau, qui a obtenu le prix.
- C'était gagné d'avance pour elle.
- Pas forcément. Non, je ne suis pas passée loin.
- D'après ce qu'on m'a dit, je ne suis pas passée loin.
- Mais bon...
- D'abord, elle méritait largement son prix, parce que c'est une grande actrice.
- Et puis le film avait fait un carton, contrairement au Grand Frère, qui n'avait pas très bien marché.
- Il faut bien dire ce qu'il y a aussi.
- Et puis, c'est le jeu, quoi.
- C'est le jeu, voilà.
- En plus, quand on se souvient de Sophie Marceau, que la Boom, le premier jour, a été un bide.
- Les quatre premiers jours ont été un bide.
- Et c'est le week-end suivant que ça a commencé.
- C'est le bouche-à-oreille.
- Voilà, sinon le film sortait de l'affiche au bout d'une semaine.
- Alors, le Grand Frère, au départ, c'est l'adaptation d'une série noire qui est tournée à Marseille, où Francis Giraud est venu vous chercher.
- Oui, enfin, il a fait un grand casting.
- On était énormément d'actrices sur le coup.
- Et il a eu la chance, parce que j'ai eu beaucoup de chance de faire ce film, bien sûr, qu'il m'a lancé, mais lui, il a eu la chance de tomber sur une actrice qui était vraiment d'origine maghrébine.
- Il n'y en avait pas beaucoup à l'époque.
- Et qui acceptait de faire des scènes qui étaient un petit peu osées, on va dire.
- Un peu dénudées, quoi.
- Il y avait quelques scènes d'amour avec Depardieu, qui étaient assez crues, quand même.
- Donc, j'ai quand même évité le chaos avec ma famille en exigeant qu'on ne me filme pas entièrement nue, parce que ça, c'était absolument rédhibitoire.
- Je ne voulais pas.
- J'ai réussi à sauver ma poitrine et mes fesses, mais je n'ai pas pu sauver mon dos, qui était magnifique, parce que je faisais beaucoup de danse, donc j'étais roulée comme une papesse.
- Et en plus, ce qu'il avait de bien pour le film, c'est que j'étais vraiment...
- d'origine marocaine, donc il y avait ce qu'il recherchait dans le film, puisque c'était une famille...
- Donc, Smaïn faisait mon grand frère, et puis le petit Hakim Ghanem, qui faisait mon petit frère, et donc il avait une famille authentique, comme ça.
- Oui, c'était l'histoire d'un berger qui abat son assaillant à Marseille, qui croyait mort, et c'est l'histoire d'une vengeance, ensuite.
- C'est une histoire de vengeance.
- Alors, il se trouve qu'avoir Gérard Depardieu pour débuter, c'est formidable.
- En plus, je crois qu'il était...
- Il a été très gentil avec vous.
- Il vous laissait presque regarder la caméra plus que lui.
- Il vous donnait des conseils.
- Oui, alors là, je voudrais dire vraiment que c'est quelqu'un, avec ses partenaires, qui est particulièrement généreux, qui donne beaucoup de conseils, de bons conseils.
- En plus, moi, j'étais une fille plutôt timide, et il n'était vraiment pas sûr de moi du tout, et il m'a vraiment fait comprendre beaucoup de choses, de la relation avec la caméra.
- Et puis moi, évidemment, j'aurais pas osé m'avantager.
- Toujours les épaules vers la caméra en me disant « Lève les yeux, fais ça pour que je sois au mieux. » Et puis, il m'a dit, il a dit devant moi, et très rapidement au réalisateur et à toute l'équipe qu'il me trouvait vraiment formidable.
- Donc, ça m'a beaucoup aidé, ça m'a tranquillisé.
- Puis,...
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