Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- La romancière que vous êtes a vécu une histoire d'amour que vous avez pris soin de garder pour vous, sans jamais la raconter dans un livre.
- Vous le faites aujourd'hui, sous la forme d'une lettre qui parviendra peut-être à son destinataire.
- Dieu seul le sait. Bonjour Nicole Avril.
- Bonjour Jacques Pessis.
- Alors ce livre, c'est Octobre, votre histoire d'amour, votre longue histoire d'amour avec Jean-Pierre Elkabache, qui sort chez l'Observatoire, aux éditions de l'Observatoire.
- On va l'évoquer bien sûr, mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours aussi, à travers des dates clés.
- Donc on parlera de Jean-Pierre Elkabache à partir de 1972, mais avant il s'est passé d'autres choses.
- Et notamment le 19 septembre 1972, c'est votre première télé.
- Je ne sais pas si vous vous en souvenez, le Journal de la nuit, où vous évoquez la sortie, 13 jours plus tôt, de deux romans en même temps, chez deux éditeurs différents.
- Ça c'était quand même une performance.
- La sortie des deux livres, oui.
- C'était mes deux premiers livres.
- Et j'avais commencé le premier livre, Légendes misères, qui était un pur produit de mon imagination, puisqu'il se passait dans un désert qui n'existe pas.
- Et moi-même, je ne connaissais pas le désert à l'époque.
- Donc pure imagination, Légendes misères, qui est sorti chez Albain Michel.
- Et l'autre roman était au contraire une histoire très personnelle et très intime, et qui avait pour titre L'été de la Saint-Valentin, Jean-Jacques Pauvert.
- Jean-Jacques Pauvert qui est le premier éditeur, on l'a oublié, du Marquis de Sade à l'époque où on vendait les livres sous le manteau.
- Alors Albain Michel et Jean-Jacques Pauvert, théoriquement, ce n'est pas le même monde.
- Et surtout, sortir deux livres en même temps, ce n'est pas si courant pour un jeune auteur.
- J'avais commencé d'abord Légendes misères, ce qui allait devenir Légendes misères.
- C'était mon premier livre.
- Je ne savais pas si ça pouvait intéresser quelqu'un d'autre à part moi.
- Et je l'ai proposé en lecture chez Albain Michel.
- Là, ils m'ont dit, c'est bien, mais il va falloir retravailler.
- Et en attendant la réponse, pour ce livre-là, j'ai rencontré Jean-Jacques Pauvert qui m'a dit qu'il avait envie que je lui écrive une histoire très personnelle.
- Et j'ai écrit cette histoire personnelle en attendant les réponses d'Albain Michel.
- Si bien, les deux livres ont été prêts à la fin de l'année en même temps.
- Et ils ont eu l'intelligence de s'entendre pour sortir, chacun le livre, son livre, le même jour.
- Ce qui est étonnant, c'est que dans le reportage qui vous est consacré, je ne sais pas si vous vous en souvenez, on vous voit dans un lit et vous vous levez à 2h du matin en disant les journées commencent tôt, il faut profiter de la vie.
- Et vous sortez de l'image à 2h du matin et de votre lit en même temps.
- Vous vous en souvenez ? Pas du tout.
- Peut-être qu'il y avait une musique de Léonard Cohen.
- Peut-être, oui.
- Exactement.
- Alors, il se trouve, ce qui est étonnant, c'est quand même que ce reportage est passé dans le journal de la nuit et qui était le présentateur des journaux à l'époque d'Antenne 2, c'était Jean-Pierre Elkabache.
- Non ! Il présentait les journaux à cette époque-là.
- Oui, mais pas la nuit.
- Non, pas la nuit, mais à 13h, il était le patron des journaux.
- Ah oui ! C'est-à-dire qu'il n'a pas présenté le reportage que j'avais fait.
- Non, mais il a donné son feu vert au reportage, sans le faire.
- Sans savoir que vous en étiez l'interprète, en gros.
- Ah oui, oui, oui.
- C'est assez étonnant.
- Oui, puisqu'en effet, nous nous sommes connus...
- Un peu plus tard.
- Quelques semaines plus tard, on va en parler.
- Alors, il se trouve que votre premier livre est quand même récompensé par le prix des 4 jurys.
- C'est pas n'importe quoi.
- C'était une surprise pour vous, Nicolas Vril.
- Oui, c'était un prix qui était remis à un écrivain, ou une écrivaine, mais le féminin ne s'employait pas.
- À cette époque.
- Qui avait eu une voix...
Transcription générée par IA