Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- Paradoxalement, un maillon faible a fait votre force sur une chaîne, une aventure médiatique parmi beaucoup d'autres, parfois bien difficiles.
- Vous les traversez en faisant rimer amour et humour, ceux d'un métier si cher à votre cœur, comme vous le racontez dans votre nouveau livre, Bonjour, Laurence Boccolini.
- Quelle joie de vous retrouver aujourd'hui, parce qu'on se connaît depuis longtemps, mais je ne vous ai jamais accueillie dans les clés d'une vie.
- Ça c'est vrai.
- Et on a une heure pour parler de votre parcours.
- Génial.
- Et ce parcours, il est rythmé dans ce livre Showtime, Souvenir du chaos chez Quairo, dont on va parler.
- Régulièrement, il y a quelques infos qui vont surgir et on parlera de celui de tout à l'heure.
- Alors, il y a des dates clés dans votre vie.
- Et la première, elle ne vous correspond pas directement, mais elle correspond à un film qui vous ressemble, qui est sorti le 14 décembre 1977.
- Dans des classes, l'art de lycée, Diabolomante.
- Diabolomante, et c'est vrai que vous dites, dans votre livre, que votre vie ressemble un peu à celle des personnages de Diabolomante.
- Oui, surtout à l'âge du collège, enfin du lycée, parce que ce n'était pas un collège, du lycée, et quand j'ai vu Diabolomante, j'ai retrouvé beaucoup de...
- Comment dire ? De la souffrance qu'il y avait sous-jacente dans ces personnages-là, qui avaient du mal à communiquer, de ces profs qui avaient une espèce de toute puissance sur les élèves.
- Et je me disais, oui, ça avait...
- Moi, en adolescence, ça avait plus le goût de Diabolomante, qui est un film un peu...
- Doux à mer, quoi.
- Qui s'appelait au départ Histoire de petite fille, et pour que ce soit Diabolomante, on a tourné une séquence spécialement dans un café.
- Bah oui, pour que ça s'appelle Diabolomante.
- Et avec la merveilleuse chanson d'Yves Simon.
- Exactement.
- Alors, vous êtes née, vous avez grandi à Versailles, avec des parents d'origine italienne, je crois.
- Oui, oui, absolument.
- Mon papa était né en Italie, il est venu à l'âge de 26 ans en France, épouser ma maman, qui, elle, était née en Italie, mais était venue beaucoup plus tôt.
- Donc, en fait, je n'ai pas de racines françaises pures et dures, on va dire, ils ont été naturalisés français.
- Par contre, j'ai été élevée dans des valeurs de la République française très, très profondes, avec un respect des institutions.
- Il fallait aller à l'école publique, il fallait respecter la République, il ne fallait pas en profiter, mais la remercier et voter, c'était un geste incroyable.
- Moi, j'ai le souvenir de mes parents se faire très beaux pour aller voter, c'est beau, quoi.
- Voilà.
- Mais mes racines sont en Italie.
- Oui, c'est sûr.
- Et d'ailleurs, votre père, le métier de votre père rend les gens beaux, justement, puisqu'il est coiffeur, comme d'ailleurs Yves Montand et Serge Adjani, qui sont aussi d'origine italienne, et qui ont été coiffeurs à leur déluge.
- Absolument, oui, oui, oui.
- Alors, il était incroyable, parce qu'il avait un petit salon de coiffure qui s'appelait le Barbier de Chaville, à Chaville, que vous connaissez.
- Que je connais très bien.
- Et il avait beaucoup de comédiens, d'acteurs, on disait des vedettes, qui venaient dans ce tout petit salon.
- Il avait des ministres.
- Mon père avait un don d'écoute incroyable.
- Alors, il leur racontait leurs histoires d'amour, leurs cœurs brisés.
- Mon papa les coiffait, écoutez.
- Et c'était très drôle, parce que j'ai rencontré Bernard Fresson, un jour, je l'ai interviewé, et il m'a dit, je me souviens très bien de votre papa, je faisais des kilomètres pour aller dans ce tout petit salon, écouter votre père parfois jouer de la mandoline.
- Ma maman, elle disait, c'était pas une manière très intelligente de gagner de l'argent, de jouer de la mandoline dans son salon, mais mon père jouait de la mandoline dans son salon de coiffure.
- Et votre mère, je crois, était très organisée, Marie-Josée.
- Elle vous a appris l'organisation.
- Oui.
- Oui, oui, oui, oui, oui.
- Ma maman travaillait, mon père travaillait énormément, il travaillait même le dimanche, donc je ne...
Transcription générée par IA