Retranscription des premières minutes :
- Voilà, alors on va évoquer Mike Brank selon les principes des clés d'une vie, c'est-à-dire à travers des dates clés.
- Et la première que j'ai trouvée, c'est le 18 septembre 1963, c'est le nouvel an de l'année juive 5724, et Mike se produit à l'hôtel Zion à Haïfa, et c'est un tournant.
- Exactement, sa première scène. Il est tout jeune, il chantait déjà avant bien sûr, puisqu'il a commencé très tôt, à l'âge de 6 ans, mais là c'est sa première scène.
- Et je crois qu'il a un orchestre qui s'appelle les Chocolates et qui s'appelle les Skymasters.
- Exactement.
- Et ce soir-là, Mike a une extinction de voix, il est stressé, et dès qu'il arrive sur scène, ça explose.
- La voix est là, et c'est un très beau souvenir pour lui.
- À partir de là, il a fait de plus en plus de scènes dans les hôtels de la ville, et encore plus loin, jusqu'à chez nous.
- Il faut savoir qu'il est entré dans cet orchestre parce que son frère Zvi, qui était accordionniste, lui avait laissé la place.
- Oui, mon père trouvait que l'accordéon se mariait mal.
- Avec le pianiste, il a demandé à Mike de venir, d'intégrer la voix au groupe, et ça a matché.
- Et The Skymasters a continué la route.
- Il s'appelle encore Moshe Brandt.
- Oui, parfois, à 16-17 ans, il commence à se faire appeler Mike.
- Oui, mais comme ça, c'est venu...
- Parce que ça américanise un petit peu son nom.
- Il se trouve que ce soir-là, il a un costume, je crois, qui a été prêté par l'épicier.
- Oui, exactement.
- Le groupe n'avait pas trop de quoi s'offrir un beau costume, et ça a été prêté par l'épicier.
- Ses premiers concerts, je crois, c'est dans les Scandales.
- À la synagogue.
- Oui, exactement.
- À la synagogue et à la chorale de son école en tant que soliste.
- Oui.
- Il avait tout de suite la voix, comment ça se passait ? Qu'est-ce qu'il chantait ? Ah oui, c'est un don de naissance.
- Je crois qu'il a chanté avant de savoir parler.
- Il a parlé tardivement.
- Et dès qu'il a commencé à parler, il a chanté très très vite.
- Et on va dire qu'il a commencé à intégrer les groupes à l'école ou à la synagogue vers 6 ans.
- Naturellement, la voix était là.
- Elle est restée, il ne la travaillait pas, elle était naturelle.
- Elle travaillait, mais en autodidacte.
- Il y avait des cours à la synagogue, mais il ne voulait pas, il disait, je n'ai pas envie que ma voix devienne trop lyrique.
- Je n'ai pas envie de devenir un chanteur d'opéra, un cantateur.
- Pardon, je ne sais plus le mot.
- Et donc, par contre, en autodidacte, il passait des heures avec son petit magnétophone à s'enregistrer, à enregistrer sa voix pour la perfectionner.
- Alors, il se trouve ensuite qu'il y a un cabaret, il s'appelle le Rondeau, où il va se produire, Maï Prandt.
- Exactement. Le Rondeau, c'est une salle attenante à un hôtel.
- Assez prestigieux à Raïfa, où se retrouvaient les stars du métier, le monde de la mode, divers artistes.
- Elle a été engagée là-bas avec son groupe pour chanter plusieurs fois par semaine pendant deux, trois ans.
- Alors, ce qui est étonnant, c'est qu'au départ, il ne parlait pas jusqu'à trois ans.
- Il a parlé tardivement.
- Alors, il y a une légende qui pousse un petit peu les murs en disant qu'il avait cinq, six et quelques.
- Non, c'était quand même plus tôt que ça.
- Mais par rapport aux autres enfants, et à une certaine norme, entre guillemets, il a parlé beaucoup plus tardivement.
- Et je crois que c'est à cause d'un marchand de glace qu'il a commencé à parler, Maï Prandt.
- Oui, exactement.
- À l'époque, il n'y avait pas de réfrigérateur.
- On livrait ce qu'on appelle des pains de glace pour conserver les aliments.
- Et sa maman attendait ce pain de glace.
- Maï Prandt s'est mis à la fenêtre.
- Et en le voyant arriver, il a dit en hébreu, « Glida, glida, kerach, pardon, kerach, donc glace, maman, glace. » Mais c'est extraordinaire.
- Pourquoi ne parlait-il pas ? Parce que je crois que les médecins s'interrogeaient...
Transcription générée par IA