Par Benjamin Glaise
avec François Pupponi, Sylvain Boulouque
Sabotages SNCF et opérateurs téléphoniques : l’ultragauche à la manœuvre ?
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d’informations de sécurité pour les conducteurs ont été coupés et incendiés à divers endroits du réseau TGV. Sabotage commis à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier Paris ou de partir en vacances.
Les invités
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"Sabotage, l'ultragauche est-elle à la manœuvre ?"
Benjamin Glaise : 9h12, Sud Radio, parlons vrai avec notre grand débat du jour, la France est face à une multiplication des actes de sabotage. Dans la nuit de dimanche à lundi, les réseaux de fibres optiques de plusieurs opérateurs téléphoniques français ont été vandalisés. Et puis quatre jours après les sabotages sur le réseau SNCF, un militant présenté comme d'ultragauche a été interpellé dimanche sur des voies de chemin de fer pas très loin de Doron. Il a été placé en garde à vue. Sabotage, l'ultragauche est-elle à la manœuvre ? Vous nous appelez, vous réagissez 0800 26 300 300, c'est Zach qui vous attend au Standard ce matin. Et puis vous votez, vous commentez sur nos réseaux sociaux, le compte Twitter de Sud Radio avec notre question du jour, Laurie Leclère.
Laurie Leclère : Et oui, selon vous, l'ultragauche est-elle une menace majeure aujourd'hui en France ? Oui à 84%, non à 7%, ce n'est pas le pire, 8%, sans avis 1%.
Benjamin Glaise : Et je vous présente nos invités qui nous font le plaisir d'être avec nous pour en parler ce matin. Sylvain Boulouque, bonjour.
Sylvain Boulouque : Bonjour.
Benjamin Glaise : Et merci d'être avec nous, historien spécialiste de l'extrême gauche. Je donne le titre de votre dernier livre, "Meurtre à la Grange-Aux-Belles : quand les communistes flinguaient les anarchistes" aux éditions du Serre. Et puis avec nous également François Pupponi, bonjour.
François Pupponi : Bonjour.
Benjamin Glaise : Merci également à vous d'être présent avec nous ce matin pour parler de ce sujet-là qui interroge beaucoup de Français. Ancien député PSP Modem du Val-d'Oise, ancien maire de Sarcelles, François Puponi. Multiplication des actes de sabotage, les enquêtes sont en cours. C'est important de le préciser, Gérald Darmanin déclare que le mode d'action est celui de l'ultragauche. Est-ce que ça vous semble plausible, crédible, comme piste ?
François Pupponi : Quand on regarde le mode d'action, oui, et les éventuelles revendications, oui. Bien sûr que tout le monde pense que ça devient l'ultragauche. Après, ça peut être aussi une manipulation. Mais en tout cas, tous les éléments en notre possession permettent de penser ou laissent penser que ça peut être de l'ultragauche.
"Historiquement, de quoi parle-t-on et d'où vient ce terme d'ultragauche ?"
Benjamin Glaise : Oui, avec cette question aussi qui se pose sur une éventuelle ingérence étrangère. La Russie n'en est pas à son premier coup. Vous vous en doutez, François Puponi, je le sens.
François Pupponi : Non, bien sûr que c'est possible. Je le répète, toute manipulation est possible. Mais quand on regarde le mode opératoire et la rémunération, effectivement, on peut penser. Mais après, effectivement, on n'est pas à l'abri d'une manipulation d'une puissance, quelle qu'elle soit russe ou iranienne. Mais en tout cas, on peut penser, on va laisser faire les enquêtes. Ce ne serait pas la première fois, d'ailleurs, que l'ultragauche s'attaque ainsi au réseau ferré. Ça était déjà arrivé il y a quelques années et ça peut recommencer. Donc, on verra bien la suite de l'enquête.
Benjamin Glaise : On pense notamment au groupe de Tarnac à la fin des années 2000 avec ses attaques sur les caténaires, effectivement. Sylvain Boulouc, c'est vrai qu'on parle beaucoup depuis quelques jours de l'ultragauche. Historiquement, de quoi parle-t-on et d'où vient ce terme d'ultragauche ?
Sylvain Boulouque : C'est une notion en fait extrêmement complexe et relativement lointaine puisque quand on fait l'histoire de ce que peut-être l'ultragauche, c'était toute une partie de la gauche marxiste anti-léniniste. Ça veut dire que c'était au début des années 1920, quand Lénine prônait la dictature du prolétariat, etc. et qu'une partie de la gauche marxiste, qui faisait pourtant partie du même parti, a critiqué cela et a refusé les principes léninistes. À partir de ce moment-là, le concept a évolué au fur et à mesure. (...)