Retranscription des premières minutes du podcast :
- La France qui se lève tôt, représentée par notre premier invité de la matinée, Boris Lannes.
- Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Est-ce que j'ai bien prononcé votre nom d'abord ? Oui, c'est très bien.
- Parfait. J'ai un doute, toujours. Je préfère vérifier avec le premier intéressé.
- Vous êtes le propriétaire du potager Cijanais. Où est-ce que vous êtes, mon cher Boris ? Alors, je suis situé à Cijan. Je suis maraîcher en bio.
- Maraîcher en bio. Qu'est-ce que vous avez comme légumes en ce moment ? Des légumes divers, je présume ? Oui, c'est ça. Salade, épinards, mâches, toute la variété de choux, poireaux, carottes, déradis.
- Tout ce qu'on peut faire en poteau-feu, quoi. Presque.
- Oui, c'est ça. Exactement.
- En plus, c'est bien. C'est la saison. Il a fait très froid hier. Il y a eu du gel. Il y a eu même parfois de la neige.
- Est-ce que vous avez été touché ou pas du tout ? Pas du tout. Un peu de pluie, mais ici, c'est très sec.
- C'est très sec. Est-ce que la production est bonne en ce moment ? Oui. Après, c'est toujours la problématique depuis deux ans. C'est la sécheresse.
- Oui. Qui continue depuis deux ans. Il n'y a rien à faire.
- Il n'y a rien à faire. Les arbres commencent à se vider aussi. C'est un peu compliqué.
- C'est quand même terrible et c'est désespérant parce que vous êtes un cas absolument unique en France.
- Il faut bien le dire. On parle de la sécheresse depuis le début, mais vous, effectivement, dans le Roussillon, ça fait deux ans que ça ne s'est pas rempli.
- Vous êtes les seuls, d'ailleurs, du pays à suivre ce phénomène qui continue inlassablement.
- Comment on se l'explique, d'ailleurs ? Il n'y a pas de chaîne de montagne entre le Roussillon et le reste du Languedoc, par exemple.
- Il y a les Pyrénées, mais le problème, c'est les remontées. Quand il pleut, ça va dans les Cévennes directement.
- Ça ne s'arrête pas assez.
- Exactement. Du coup, vous mesurez, vous, la différence sur votre production très concrètement.
- Si vous comparez votre production actuelle avec ce que vous faisiez il y a trois ans, par exemple, on est sur quel écart ? Les pertes sont, on va dire, de l'ordre de 40 à 50%.
- Vous avez deux fois moins de légumes qu'il y a deux ans, trois ans, c'est ça ? Oui, c'est ça.
- C'est incroyable, incroyable. Comment vous faites, du coup, pour subvenir à votre activité, tout simplement ? Parce que moi, si on me disait que j'aurais deux fois moins de travail qu'aujourd'hui pendant deux ans, je me retrouverais en difficulté.
- J'imagine que c'est votre cas aussi.
- Oui.
- Des difficultés financières, forcément, et un impact.
- Produire un peu plus, faire attention sur l'irrigation, et peut-être envisager de moins produire l'été pour produire plus l'hiver.
- Qu'est-ce que ça changerait ? Le problème de l'été, c'est que les nappes baissent considérablement.
- Du coup, on peut moins arroser l'été avec les...
Transcription générée par IA