Retranscription des premières minutes :
- Bonjour, Guillaume Sehar. Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Alors vous, vous êtes mené à Saint-André-d'Embrun, dans les Hauts-Alpes, le moulin Sehar.
- Alors j'ai vu, sixième génération, c'est ça ? Exactement.
- Waouh ! Ça remonte à... À quel siècle ? On est où, là ? Pour les premiers ? Pour les traces familiales, on remonte à la Révolution française. C'est toujours plus compliqué de remonter dans les archives.
- Et en ce qui concerne l'entreprise, la production de farine à Saint-André-d'Embrun, aujourd'hui, on est remonté jusqu'à 15,251.
- Incroyable. Vraiment, transmission, histoire familiale. C'est le cas, d'ailleurs, de tous les meuniers, souvent ou pas ? Très souvent. En France, la meunerie a pratiquement toujours resté adossée à des familles. Et puis après, les générations faisant, les entreprises grandissant.
- Aujourd'hui, bien sûr, il y a des groupes qui sont à la tête d'entreprises de meunerie. Mais la meunerie familiale est encore majoritaire au sein de notre économie.
- Oui, oui. Alors ce qui est incroyable, Guillaume Serres, c'est que quelque part, en fait, finalement, on connaît tous le métier de meunier.
- Mais en fait, c'est un métier qu'on connaît sans connaître, un métier assez méconnu. Comment vous l'expliquez, ça ? Parce qu'on est dans une filière où l'image de l'agriculteur, tout le monde l'a, l'image du boulanger fait du dernier maillon qui va être le produit qu'on va consommer le plus fréquemment, tout le monde l'a aussi. C'est vrai qu'être le maillon intermédiaire...
- C'est plus difficile d'exister. Heureusement qu'il y a une comptine qui résonne...
- Oui. Meunier, tu dors.
- Voilà. Sinon, je suis même pas sûr que le mot de meunier serait encore bien dans le langage commun. Et pourtant, on maille tout le territoire français.
- On a une présence dans toutes les régions. On est vraiment ancrés sur nos territoires. Et on est un métier essentiel et historique de notre vie.
- C'est ça. Et le meunier, il ne dort pas, en fait. C'est quoi ? C'est 7 jours sur 7 ? Comment ça se passe, votre travail ? Puisqu'en fait, le meunier, c'est celui qui mélange les farines, qui fabrique les farines.
- Alors au niveau de la charge de travail, tout dépend de l'outil qu'il a. Parce qu'aujourd'hui, vous avez effectivement des outils qui sont à saturation et qui demandent de tourner 7 jours sur 7. Mais vous avez aussi des gens qui se sont organisés pour avoir des outils, être un petit peu plus flexibles au niveau de la production.
- Et puis après, en ce qui concerne le métier de meunier en tant que tel, évidemment, l'image qu'on a tous, c'est celui du producteur, celui qui transforme le grain en farine.
- Mais il faut savoir que le métier de meunier, il démarre bien avant ça.
- Oui.
- Moi, j'aime bien faire...
- Oui.
- C'est vraiment le parallèle avec les métiers de la vigne, où là, je trouve que nos collègues de la filière viticole ont été beaucoup plus performants en termes de marketing et de savoir-faire de leur profession.
- Puisque nous, en meunerie, tout comme dans la vigne, il existe différents étages, on va avoir plus de 300 variétés de blé tendre qu'on va devoir sélectionner, parce qu'elles ont toutes des propriétés différentes.
- Ces variétés de blé tendre, une fois qu'on les aura sélectionnées, il va falloir les analyser, voir si d'un point de vue notamment sanitaire, elles sont conformes à toutes les réglementations françaises.
- Mais il y a le point de vue sanitaire, mais il y a aussi la qualité meunière, la qualité boulangère du grain de blé.
- Une fois qu'on a sélectionné et analysé ces variétés, exactement comme nos collègues de la vigne, on va les assembler.
- Parce que nous, notre job, c'est d'arriver à faire l'affaire qui soit la plus régulière possible, la plus qualitative, la plus régulière.
- Et une fois qu'on aura fait ce travail de maquillage, d'assemblage, là, on va venir vraiment préparer, nettoyer les blés, parce que les blés qu'on reçoit, nous, on va les considérer comme trop secs, trop sales, trop chargés en achats.
- Et c'est une fois que ces quatre états de place sont passés, qu'on passe à la dernière, c'est de la transformation du grain en farine.
- Oui, c'est ça. Vous parliez de marketing....
Transcription générée par IA