Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.
- Travailler, c'est trop dur.
- Évoluer, c'est pas beau.
- Morder la charité, c'est quelque chose qui va pas bien.
- Eh bien, ça résume effectivement cette merveilleuse chanson que vous connaissez de Julien Eclair, bien sûr.
- Ça résume le travail au noir, oui.
- Travailler, c'est trop dur, mais voler, c'est pas bien.
- Alors, travail au noir, c'est pas bien, on passe en dessous de la légalité.
- Et voilà, le travail au noir, effectivement, on le dénonce, et en même temps, ça arrange beaucoup de gens.
- Et puis, on paye cash, et puis on paye moins d'impôts pour les employeurs, et pas du tout d'impôts pour les employés, etc.
- Enfin, employés, pour ceux qui travaillent au noir.
- Mais alors, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, je vais vous dire, il ne faudra plus dire travail au noir.
- Oui, oui, oui, ça y est, la brigade est en place, la police de la pensée est en place.
- En tout cas, ça passe.
- Et vous voyez, comme des tas de choses qui se passent depuis des années, il ne faut plus rien dire, il faut faire attention, il faut faire attention à ne pas heurter les susceptibilités.
- Mais quelles susceptibilités ? Vous allez me dire, de quoi je parle ? De quoi je parle ? Eh bien, c'est très simple.
- Eh bien, jeudi, à l'Assemblée nationale, Frédéric Maillot, qui est député de La Réunion, gauche démocrate, républicaine, eh bien, il a pris la parole, Frédéric Maillot.
- Écoutez.
- Merci, madame la présidente.
- C'est hyper rapide.
- J'ai juste partagé avec vous un ressenti sur la sémantique employée dans notre bel hémicycle, sans tomber dans un jugement de valeur.
- Mais pourquoi parler de travail au noir ? On ne pourrait pas utiliser plutôt travail dissimulé ? Pourquoi à chaque fois que ça serait négatif, ça serait le mot noir, qu'il serait employé liste noire, mouton noir, broyé du noir, et pourtant on dit bien un vote blanc et personne n'aura choisi ? Voilà, voilà.
- Et vous avez entendu les applaudissements, effectivement.
- Alors, qu'est-ce que ça pose, ça ? On peut dire, oui, après tout, c'est vrai.
- Ah, mais il ne faut plus employer...
- En fait, il ne faut plus envoyer le mot noir, parce que le mot noir a une connotation.
- Et d'ailleurs, effectivement, il faudrait enlever « noir, c'est noir », la chanson de Johnny Hallyday, quand il dit « noir, c'est noir, il me reste l'espoir ».
- Ah non, non, non, c'est fini.
- Mais s'il dit « blanc, c'est blanc », il me reste du linge blanc.
- Ça n'aura pas, je pense, la même connotation, et la chose vraiment qui a amené à faire réflexion, c'est que si on commence, et on peut commencer, à aller vers les mots, et vous savez, les mots, Orwell l'a dit, beaucoup de gens l'ont dit, on commence par désosser les mots, on change les mots de sens et les sens de mots, pour faire quoi...
Transcription générée par IA