Retranscription des premières minutes du podcast :
- Avec notre invité François-Xavier Carayon. Bonjour. Bonjour à tous vos auditeurs.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes économiste, consultant en stratégie, je le disais. L'alerte est passée pas loin.
- L'agence de notation Fitch a maintenu hier finalement la note de la dette française à A à moins, mais avec une perspective négative.
- Sous-entendu, la prochaine fois, la note devrait être dégradée. Est-ce que d'abord, ça vous a surpris ou pas ? Non, ça ne m'a pas surpris. Et puis évidemment, c'est une forme de soulagement. La dégradation aurait été inévitable si Michel Barnier n'avait pas proposé des efforts budgétaires importants, 60 milliards. Mais comme vous l'avez dit, comme il y a cette perspective négative... La perspective négative, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'ils indiquent que la prochaine fois, il y a de grandes chances que la note soit abaissée. Alors ça veut dire aussi qu'ils ne croient pas en la viabilité ou la durabilité des efforts budgétaires décidés par le gouvernement ? Oui. Alors plus précisément, ils pensent qu'un gouvernement... Fitch pense que comme le gouvernement est minoritaire, il ne croit pas à sa capacité à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Vous savez, les réformes, c'est trois choses. Soit on augmente les impôts, ce que Fitch ne recommande pas, évidemment, parce que ça peut entraver la croissance. Soit on baisse les dépenses publiques. Soit il faut une croissance beaucoup plus forte qu'attendue. Et donc la solution privilégiée, celle de la baisse des dépenses publiques, quand un gouvernement est minoritaire, elle est très compliquée à mettre en œuvre. Sauf que est-ce que c'est vraiment la solution privilégiée par ce gouvernement à ce stade ? On a quand même tout entendu sur des hausses de taxes. L'électricité, d'une part. On a entendu aussi, avant que le ministre de l'Économie revienne sur ses annonces, que la TVA sur le gaz pouvait augmenter aussi, sur les chaudières à gaz. On ne sait plus où s'y retrouver.
- C'est ça. Pour deux tiers, ça devrait être des baisses de dépenses publiques. Enfin à ce stade, puisque c'est la feuille de route de Michel Barnier.
- Mais maintenant, il va falloir la négocier. Et toutes les forces politiques vont évidemment se battre sur chacun des points. Deux tiers de la baisse de la hausse, si vous voulez, de la hausse des impôts et des taxes, pour le dire rapidement. Évidemment, c'est un peu la solution de facilité, puisque mettre en œuvre la baisse des dépenses publiques qu'on n'a pas mis en œuvre depuis 20, 30, 40 ans, c'est beaucoup plus compliqué, et surtout dans un délai aussi court. Depuis 20, 30, 40 ans, nous rappelez-vous, ça veut dire que ça remonte aux fameuses années Chirac ou aux années Mitterrand, par exemple. Est-ce que ça signifie que la responsabilité du gouvernement précédent et puis du président de la République sont finalement toutes relatives ? Toutes relatives, je dirais pas. Mais si vous regardez la note, le fameux triple A, c'est-à-dire la note maximum...
Transcription générée par IA