Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le grand matin au week-end, l'info éco plus, Didier Testo.
- Bonjour Didier, fondateur de la Bourse et la Vie TV.
- Didier, cette semaine le Premier ministre François Bayrou a eu un discours grave sur l'état de la dette française.
- Est-ce que ce discours a eu un impact sur les marchés financiers ? C'est vrai que cela aurait pu être le cas tout simplement car c'est toujours risqué de dire publiquement que la situation est grave, limite au bord de la faillite.
- Mais en tout cas selon les économistes qui suivent cela de près, il n'y a pas eu d'effet négatif et même le fameux taux souverain le 10 ans français a même baissé le jour de cette conférence.
- Il faut dire aussi que le Premier ministre a annoncé un certain nombre de mesures pour réduire les déficits en 2026 qui ont touché à la croissance.
- Les marchés financiers sont presque rassurés de voir que le Premier ministre admette qu'il y a un sujet à régler.
- Alors cela ne veut pas dire que tout est réglé, loin de là.
- Côté incertitude, la bataille que l'on devine désormais entre les Etats-Unis et la Chine est toujours en cours à l'heure où je vous parle.
- Et le sujet inflation aux Etats-Unis demeure avec les droits de douane.
- L'inquiétude des marchés d'ailleurs se fait jour sur un autre défi qui n'attend pas seulement la France mais l'Europe d'abord.
- Tous ceux qui commercent en dollars, les pays émergents notamment.
- Puisque le président Donald Trump s'en est pris au président de la réserve fédérale, Jérôme Powell, dans un message publié jeudi sur les réseaux sociaux qui laissait entendre qu'il pourrait potentiellement révoquer le dirigeant de la banque centrale.
- Le lendemain, le jour d'après, Powell a averti que la Fed pourrait être confrontée à un compromis difficile.
- Les tarifs douaniers augmentant le prix et affaiblissant l'économie.
- Et Donald Trump a déclaré que Powell a toujours tort et est toujours trop tard et qu'il devrait, comme les autres banques centrales, baisser ses taux d'intérêt, ce qu'a fait la banque centrale européenne cette semaine, d'un quart de point.
- Mais cette bataille qui pointe avec la Fed pourrait être un sujet majeur des prochaines semaines avec des conséquences pour le dollar.
- Bon Didier, on continue à suivre aussi ces alertes sur les finances publiques en France.
- On en oublierait même que l'équilibre budgétaire a été un dogme de la Ve République.
- Oui, c'est un petit rappel historique.
- J'ai pu partager avec François Béroux, s'il nous écoute ce matin, en tout cas pour lui, un rappel.
- Les plus jeunes, eux, n'ont pas connu depuis 40 ans le déficit.
- C'est une marque de fabrique de notre classe politique qui aime ensuite donner des leçons aux Français.
- En général, le message suivant leurs dépenses, c'est désormais, il va falloir faire des efforts.
- Le hic, justement, c'est qu'ils ont choisi cette voie de déficit sans en faire un référendum.
- Petit retour en arrière, au XIXe siècle, la règle de l'équilibre constituait un principe fondamental des finances publiques.
- Notre droit budgétaire considérait que l'État se devait de respecter l'équilibre et ne pas dépenser plus qu'il ne recevait.
- Un simple citoyen, le XXe siècle, accorde une relativité à ce principe sacro-saint.
- Et des équilibres peuvent être acceptés, mais doivent rester limités.
- Alors, sous la Ve République, on respecte l'équilibre, il reste prédominant.
- Les gouvernements lancent même des campagnes publicitaires, au nom de quoi ils affirment le budget est en équilibre, comme Georges Pompidou en 1965 ou Valéry Giscard d'Estaing en 1973.
- Les gouvernants insistent alors sur la rigueur auprès des Français et soucient que l'État imite les particuliers et ne gaspille pas l'argent des contribuables.
- Une rupture de cette règle de l'équilibre a débuté.
- C'est en 1981 et c'est Jacques Delors, en 1982, alors ministre des Finances, qui, après le plan de relance, dit que le déficit est un rempart contre la déflation.
- Le déficit n'est alors plus rejeté, accepté.
- Les socialistes considèrent que le déficit, c'est une arme contre la crise.
- Alors que la plupart des budgets avaient été votés en équilibre avant 1980, le déficit est désormais en marche.
- Et pour ce qui concerne la loi de finances de 1985,...
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