Retranscription des premières minutes :
- Et à 7h51 après l'écologie, l'économie, on va parler des pistes envisagées par le gouvernement pour faire des économies pour le budget 2026.
- Avec nous Bertrand Martineau, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, économiste à l'Institut Montaigne, spécialiste de la question du chômage, des politiques de l'emploi et du dialogue social.
- Alors, la ministre de l'économie chiffre à 40 milliards l'effort budgétaire nécessaire pour réduire le déficit à 4,6% en 2026.
- Voilà pour les chiffres.
- Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, évoque l'idée d'une année blanche sur les prestations sociales.
- Qu'est-ce qu'il faut comprendre en fait ? Normalement, chaque année, toutes les prestations sociales, c'est-à-dire les pensions de retraite, les allocations familiales, les remboursements de l'assurance maladie, les minimales sociaux, sont indexées sur les prix.
- C'est-à-dire qu'ils progressent comme l'inflation.
- À 1,4%, c'est ça, aujourd'hui ? C'est la tendance d'aujourd'hui, mais on ne sait pas encore quelle sera l'inflation de cette année.
- Mais en fait, effectivement, on est sur une tendance à peu près de 1,5% d'inflation.
- Donc, normalement, chaque année, toutes ces prestations, qui ça fait à peu près 900 milliards, à peu près, sont revalorisées.
- De 800 milliards sont revalorisées, comme l'inflation.
- Et une des pistes, mais c'est peut-être un ballon d'essai, vous savez, une des pistes du gouvernement, ce serait de ne pas les revaloriser.
- Ce qui ferait, évidemment, beaucoup, beaucoup d'économies.
- Et ça, c'est déjà arrivé ou pas, une année blanche comme ça, avec l'ensemble des prestations gelées ? Non. Alors, ce qui se passe, c'est que, parfois, certaines prestations ne sont pas indexées autant que l'inflation.
- C'est-à-dire qu'en pleine inflation, il y en a deux et on ne les indexe que de 1,5%, par exemple.
- Il est arrivé aussi que les pensions de retraite ne soient pas totalement indexées ou soient gelées.
- C'est ce qui s'est passé sous François Hollande, sur les retraites de base.
- Voilà. Donc, ça peut arriver, mais certainement pas sur une échelle comme ça, évidemment.
- Ça, c'est pas nouveau.
- Oui. Bertrand Martineau, alors, parmi les autres pistes envisagées, le gouvernement de François Bayrou envisage donc de supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraite, pour faire des économies.
- Qu'est-ce que vous pensez, vous, de cette piste, qui est quand même très...
- très impopulaire ? Oui, alors là, c'est plutôt une hausse d'impôts, là. C'est pas une réduction de...
- Voilà. De manière générale, remarquez, une hausse d'impôts ou une diminution de dépenses, ce n'est jamais populaire. Il faudra expliquer quelles sont les hausses d'impôts ou les baisses de dépenses qui sont applaudies, qui sont plébiscitées par la population.
- Voilà. Donc, ça fait partie des niches fiscales traditionnelles, qui...
- qui est très connue et qui est dans le collimateur de Bercy depuis très, très longtemps.
- C'est vrai qu'elle n'a pas particulièrement de justifications compte tenu du niveau de vie des retraités.
- Voilà. Simplement, oui, c'est impopulaire. De toute façon, le gouvernement n'a le choix qu'entre différents types de mesures impopulaires.
- Encore une fois, que ce soit des hausses d'impôts ou des baisses de dépenses, ce sera impopulaire.
- Sauf que, voilà, les économistes estiment que près de 5 000 retraités qui n'étaient pas imposables pourraient le devenir, avec cette piste-là.
- Oui. Mais encore une fois, il n'y a pas... Il faut arrêter de penser qu'il y a des hausses d'impôts indolores ou des baisses de dépenses indolores.
- Un euro de dépense va forcément dans la poche de quelqu'un. Et quand vous augmentez les impôts, vous retirez les impôts à quelqu'un.
- Ça, il n'y a aucun doute possible. Voilà. Donc, il n'y a pas de... Il faut arrêter avec le mythe des hausses d'impôts indolores. Ça n'existe pas.
- Hum. Non.
- Quant à taxer quelques centaines ou quelques milliers de familles, les fameux super-riches...
- Ça rapporterait évidemment pas assez. Donc l'ampleur des déficits est telle que si vous voulez augmenter les impôts, vous allez forcément toucher beaucoup plus que les fameux super-riches.
- Oui. On dit qu'il y aurait 400, plus de 400 niches fiscales, c'est ça ? Oui, tout à fait. Mais la plupart sont très faibles. Mais on a effectivement un certain nombre d'impôts, comme l'impôt sur le revenu, qui comportent énormément de niches fiscales, effectivement.
- Oui. Oui, oui.
-...
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