Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, le grand matin week-end, 7h10, Jean-Marie Bordry.
- Il est 7h15 sur Sud Radio, ce qui veut dire en français 7h15, pardonnez-moi.
- Dans quelques instants, on va voyager avec le petit Futé direction l'Émilie-Romagne.
- On va aussi se souvenir d'une très jolie carrière avec Jacques Pessis, évidemment.
- Mais avant ça, la mode, la mode de plus en plus rapide.
- On en parle avec notre invité qu'on accueille dans le studio qui est avec nous.
- Bonjour Pierre Talamon.
- Bonjour.
- Comment allez-vous ? Ça va.
- De si bon matin, commerçant, évidemment, président de la Fédération Nationale de l'Habillement.
- Vous avez une boutique de prêt-à-porter dans la capitale.
- Je parlais de la mobilisation contre la fast fashion, c'est un mot assez laid en anglais.
- Votre définition de la fast fashion pour vous ? On peut dire mode express, c'est la mode jetable.
- Exactement.
- On achète des vêtements pour 3 francs 6 sous qui sont livrés de l'autre bout de la planète et on en achète d'autres deux semaines plus tard.
- Une loi contre la fast fashion se fait attendre.
- Elle est bloquée au Sénat.
- Et si bien que...
- Beaucoup d'ONG écologistes ont manifesté devant le Sénat.
- Ils ont jeté des débris textiles.
- Vous n'avez pas participé à cette opération.
- En revanche, vous aussi, vous attendez qu'on réprime la fast fashion.
- Pourquoi ? On a participé à la tribune avec d'autres ONG et 13 fédérations.
- On estime que cette loi anti-fast fashion est importante parce qu'il faut arrêter d'inonder le marché français et européen avec des produits, vous l'avez dit, à très bas coût.
- Ce qui, même mettant...
- en problème l'industrie du recyclage du vêtement puisque les associations maintenant baissent les bras, le marché étant inondé de ces vêtements, on arrête aujourd'hui d'essayer de recycler des vêtements usagés ou la seconde main, ce qu'on appelle la seconde main, parce que ces produits neufs sont moins chers que la seconde main.
- En gros, le nouveau t-shirt, même s'il est mal taillé, même si la taille est aléatoire, il coûte moins cher que la reprise, de votre vieux t-shirt qui, lui, était de bonne qualité.
- Oui, absolument.
- Et puis, si on parle réparation, évidemment, une réparation d'un vêtement qui coûte...
- enfin, le coût de la réparation qui coûte plus cher que le vêtement lui-même ne se fait pas réparer, il est jeté.
- Alors vous, vous êtes dans la situation paradoxale du professionnel qui vend des vêtements et qui veut qu'on en vende moins, quitte à en vendre mieux.
- Oui, par ailleurs, je suis créateur aussi d'une ligne de vêtements masculins, donc j'ai cet amour pour la mode et pour le beau processus.
- Vous le dites, ça c'est certain.
- Maintenant, la philosophie, c'était bien évidemment de vendre mieux, mais moins.
- C'est-à-dire de faire comprendre aux gens ou aux consommateurs qu'au lieu d'acheter 5-6 vêtements de mauvaise qualité, il ferait mieux d'en acheter un ou deux et de le chérir, comme on dit.
- Oui, exactement, de l'entretenir.
- Sauf que les pratiques, elles ont changé, d'ailleurs.
- Il y a même des grandes enseignes internationales qui ont souffert de la fast fashion.
- Je prends par exemple l'italien Benetton qui a dominé les années 90 et qui s'est retrouvé en concurrence avec d'autres marques d'autres pays d'Europe qui faisaient davantage de collections dans la même année.
- On est habitué de plus en plus à changer de chemise quasiment comme chaque jour.
- Mais c'est ce qu'on dit, mais moi je ne vois pas tellement ça autour de moi.
- Je pense qu'il y a une conscientisation de la part du consommateur aujourd'hui parce que, d'ailleurs, à travers cette loi anti-fast fashion, c'est ce qui va se passer.
- Sensibilisation par une affiche environnementale qui sera obligatoire.
- Il y aura aussi une forme de Nutri-Score mais sur les vêtements, en quelque sorte.
- Une sorte de Nutri-Score, un système de bonus-malus sur les vêtements, les produits les plus polluants et une interdiction de publicité.
- Alors évidemment, ça passe au Sénat le 19 juin prochain.
- Il va falloir se battre parce qu'évidemment, il y a des règles au niveau de l'Organisation Mondiale du Commerce.
- Il y a une réglementation européenne.
- Mais le combat ne fait, je dirais, que commencer.
- Mais il a bien commencé.
-...
Transcription générée par IA