Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le grand matin week-end, 6h-10h, Jean-Marie Bordry.
- Vous écoutez Sud Radio, il est 7h17 précisément, je le disais, des chutes de neige assez spectaculaires pour être aussi tardive.
- C'est ce qui s'est passé notamment dans les Alpes avec une abondance de neige mais en même temps des températures printanières.
- Le risque d'avalanche est important. Comment s'en prémunir ? On en parle avec notre invité Guillaume Morel. Bonjour.
- Bonjour.
- Bonjour, bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes guide de haute montagne Chamonix-Montblanc en Savoie, évidemment. Savoie ou Haute-Savoie ? Haute-Savoie, bien sûr.
- Oui, pardonnez-moi, j'ai un doute quand même. Je suis désolé pour tous les hauts-savoyards.
- Bon, je pense que je n'y retournerai pas pendant dix ans parce que s'ils me retrouvent, ils régleront deux ou trois comptes.
- Guillaume Morel, d'abord, il est élevé ou pas le risque d'avalanche au-dessus de Chamonix ? Alors aujourd'hui, sur l'ensemble des hauts massifs, que ce soit de notre belle Haute-Savoie ou de la magnifique Savoie, il est de 4 sur 5.
- De 4 sur 5, c'est-à-dire très élevé.
- Ça veut dire très élevé. Mais ce 4 sur 5 est une échelle européenne, ça signifie des choses très précises.
- Ça veut dire que des grosses avalanches de grande ampleur peuvent se produire à n'importe quel moment.
- Donc ce score, il a une signification particulière et il faut s'appliquer à le connaître.
- Oui, il faut vraiment faire attention. Alors, je vais vous poser plusieurs questions.
- D'abord, je vais vous demander de m'expliquer à quoi je reconnais une zone où c'est particulièrement dangereux parce que le risque est clair.
- Vous ne pouvez pas. Et je pense que ceux qui essayent de penser qu'ils le peuvent se trompent.
- Et je pense que c'est là où, justement, on commence à avoir des conduites hasardeuses.
- Je pense que la seule façon de se sauver d'un risque d'avalanche majeur, c'est l'humilité.
- Et pour entretenir cette humilité, il faut reconnaître que, dans beaucoup de cas, on ne peut pas savoir où se dissimulent ces fameuses plaques avant, qui sont des plaques de neige formées par le vent et d'accumulation de neige.
- Alors, bien sûr, on le sait que ça peut être à proximité d'arrêtes qui ont permis la construction de ces plaques avant.
- Mais je crois qu'il faut être, moi, après plus de 20 ans de pratique, il faut être particulièrement humble.
- Elles sont extrêmement difficiles à déceler par avance.
- Même vous, vous pouvez vous faire avoir alors que vous êtes guide de haute montagne.
- C'est dire. Est-ce que ça signifie que quand le risque est de 4 sur 5 en ce moment, je ne sors pas des pistes balisées ? Alors là aussi, plusieurs types de réponses.
- C'est-à-dire que, soit vous êtes équipé et vous connaissez les risques qui sont liés à la montagne.
- Et vous savez, vous utilisez l'équipement de sûreté qui va avec, c'est-à-dire l'ARVA, la pelle, la sonde, l'airbag.
- Et à ce moment-là, vous pouvez éventuellement aller sur des hors-pistes.
- De proximité que vous pouvez connaître à condition de savoir s'en servir, d'avoir vérifié qu'il fonctionne et d'avoir fait des exercices tout au long de l'hiver pour pouvoir utiliser le cas échéant.
- Et d'être accompagné, évidemment, de personnes qui peuvent vous retrouver si c'est vous qui êtes dessous.
- Je crois que dans tous les autres cas, c'est-à-dire je n'ai pas d'appareil, je n'ai pas fait beaucoup d'exercices d'avalanche cet hiver, je ne connais pas très bien la zone.
- Ou pire encore, je connais très bien la zone.
- Et je peux vous assurer que là, il n'y a jamais eu d'avalanche.
- C'est justement là où on commence à avoir des conduites hasardeuses.
- Oui, c'est comme les accidents de voiture sur la route départementale qu'on prend tous les jours.
- On se laisse avoir.
- Alors, vous avez dit plusieurs choses, une pelle, une sonde.
- J'ai une vague idée de ce à quoi ça ressemble.
- Un airbag, d'abord, vous nous le rappelez.
- Les skieurs peuvent avoir un airbag.
- Il s'active tout de suite.
- Il sert à quoi ? Alors, un airbag, c'est justement comme en voiture.
- C'est un sac qui se gonfle.
- Non, le problème d'un airbag, c'est qu'il se gonfle par une action directe.
- C'est-à-dire, le skieur sent...
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