Retranscription des premières minutes du podcast :
- Tout le monde parle d'industrie, d'industrie de la défense depuis quelques jours. Nous, on a décidé d'en parler avec les premiers concernés, à savoir les industriels.
- Ça tombe bien. On en a l'un d'eux avec nous. Bonjour, Frédéric Guimbal. Oui, bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le président du groupe Fregat. Alors le groupe Fregat, c'est un groupe familial, on est d'accord, industriel, qui travaille dans l'aéronautique aussi bien civil que militaire. C'est bien ça ? Absolument. On est présents en France, dans le Sud-Ouest et aussi, surtout, dans notre siège principal qui est en Ardèche. Alors c'est quoi, les pièces que vous produisez ? Alors on produit les pièces pour les hélicoptères, pour les avions d'affaires, pour le Rafale. Vous vous en doutez, c'est la partie militaire, mais aussi des hélicoptères militaires.
- Et on a d'autres productions, mais qui sont dans des sociétés dédiées à la production du ferroviaire ou du bus.
- Mais la part militaire chez Fregat, c'est 60%. Pardon, la part aéronautique, c'est 60%. Et le militaire, c'est 40%, c'est 60%. Alors il faut calculer.
- Oui, évidemment. Ça fait en gros un petit quart, un gros quart, quoi, de l'activité. Exactement. Un gros quart. Ça dépend de la grosseur des quarts, comme on disait dans les films de Pepe, évidemment. Bon, avec vous, on est ravis de discuter de ça. Parce que d'abord, il faut qu'on précise, c'est de l'emploi.
- Vous avez combien d'ouvriers, d'employés en tout ? Alors on produit en France...
- L'essentiel de nos productions. Et on est 800 salariés. Et dans le militaire, c'est une partie qui nécessite beaucoup de main-d'oeuvre, parce que les pièces sont complexes.
- Et donc il y a peut-être 300 personnes qui travaillent pour le militaire en France chez Fregat.
- Oui, 300 personnes quand même. Ce qui veut dire que vous suivez attentivement les annonces qui sont faites, notamment ce mégaplan de 800 milliards d'euros débloqué par la Commission européenne pour réarmer le continent.
- D'abord, est-ce que vous avez une chance d'en profiter, vous, au bout de la chaîne ? Ah ben bien sûr. En fait, si vous voulez, il s'est passé quand même plusieurs événements. Le fait qu'il y ait eu une agression proche de l'Europe a déjà rendu le militaire dans ses...
- Avec ses titres de noblesse. C'est-à-dire qu'à un moment, c'était presque honteux de travailler pour le militaire.
- On y reviendra, d'ailleurs, parce que ça vous est arrivé il n'y a pas longtemps. Vous aviez été victime d'un incendie criminel. Mais ça, on y reviendra dans quelques instants.
- C'est ça. Aujourd'hui, donc, vous voyez les annonces qui multiplient, qui se multiplient.
- Et vous espérez, en gros, de nouvelles annonces, de nouveaux contrats, de ventes de rafales. C'est ça, concrètement, qui vous servirait ? Alors nous, effectivement, on est plus sur la partie qui vole, c'est-à-dire les rafales, mais aussi les superpumas, qui sont essentiellement des militaires, les hélicoptères superpumas.
- Mais il faut pas non plus rêver. C'est-à-dire que c'est un plan qui est très important pour l'Europe. Mais pour les industriels, ça sera très long à se mettre en œuvre.
- Oui. D'assaut à aviation, mais beaucoup de temps à monter en cadence. Parce que c'est compliqué, un avion militaire. Et aujourd'hui, ils produisent en gros deux rafales.
- Par mois, ils vont passer à trois. Mais ils disent eux-mêmes qu'en temps normal, c'est deux ans pour passer à trois. Alors j'espère qu'on va accélérer tout ça.
- Oui, c'est ça. Et d'ailleurs, on est frappé, quand on regarde un petit peu l'histoire, qu'on revient par exemple à la Seconde Guerre mondiale, les différences de cadence entre le nombre d'avions qu'on pouvait produire à l'époque et le nombre d'avions qu'on produit aujourd'hui.
- C'est quoi ? C'est dû à la complexité des produits ou c'est aussi dû au fait que notre industrie, concrètement, a été... On l'a laissé péricliter ? Alors il y a plusieurs facteurs. En fait, au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, l'Amérique produisait 40% de son PIB des armes.
- Au lieu de faire des voitures, ils faisaient des tanks et ils sortaient un porte-avions par semaine. Donc c'est une époque aussi où on produisait beaucoup.
- Et puis effectivement, les armes n'ont plus rien...
Transcription générée par IA