Retranscription des premières minutes :
- Générique Bonjour Guillaume Sujol.
- Bonjour Laurence Garcia.
- Merci d'être avec nous, vous êtes pharmacien hospitalier en établissement psychiatrique et membre du syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargis.
- Alors vous faites partie d'un collectif d'acteurs professionnels et d'usagers qui alertent sur la pénurie de médicaments.
- Vous avez d'ailleurs tous signé un communiqué commun dans le contexte, écrivez-vous, d'une psychiatrie déjà à bout de souffle.
- Il faut rappeler que cette pénurie de médicaments psychotropes, ce n'est pas nouveau.
- Écoutez, ce n'est pas nouveau.
- On regardait avec effroi il y a quelques mois nos collègues cancérologues, nos collègues endocrinologues, nos collègues anesthésistes et maintenant c'est le tour de la psychiatrie.
- On a une situation de pénurie de médicaments qui est là depuis avant le Covid et qui a explosé depuis le Covid.
- Et il se trouve qu'en ce moment, eh bien, le sort tombe sur énormément de médicaments que l'on a en psychiatrie nous mettant dans une situation complètement intenable.
- On en est là depuis, je vous parle, depuis le 1er janvier 2025, 3 mois.
- On en est à 14 médicaments, 2 relevant de la psychiatrie qui sont en rupture de façon quasi simultanée.
- Oui, des psychotropes jugés essentiels.
- Vous pouvez en citer quelques-uns sur ces 14 médicaments, Guillaume Sujol ? Alors malheureusement, ça la touche à peu près toutes les classes, toutes les classes thérapeutiques que l'on utilise en psychiatrie.
- Donc si c'est toutes les classes thérapeutiques, ça veut dire que toutes les pathologies que l'on traite en psychiatrie sont impliquées.
- Oui, c'est vrai.
- On a des antidépresseurs, comme la sertraline.
- On a des antipsychotiques, comme le lansapine injectable.
- On a des médicaments qui appartiennent à plusieurs classes que l'on utilise dans la maladie bipolaire, comme la quetiapine, comme le lithium.
- On a des médicaments que l'on utilise aussi en psychiatrie, en pédopsychiatrie, dans les troubles du déficit de l'attention, comme le méthylphénidate.
- On a énormément de classes thérapeutiques qui sont touchées.
- Et le problème en psychiatrie, c'est qu'on met beaucoup de temps avec le patient à trouver le bon médicament qui permettra le moins d'effets indésirables, qui permettra le maximum d'efficacité.
- On est beaucoup dans du tâtonnement, dans du travail sur des longs mois, parfois de longues années avec le patient, et trouver la bonne molécule est quelque chose de longue haleine.
- Et la réponse des autorités de santé vis-à-vis d'une rupture, eh bien, trouver une alternative.
- Prenez un médicament de la même classe.
- Sauf qu'en psychiatrie, ce n'est pas possible.
- Ce n'est pas possible puisque un autre médicament de la classe ne sera pas forcément le bon médicament pour le patient.
- Vraiment, nos pensées vont surtout vers les patients qui, déjà, doivent affronter une pathologie mentale, doivent affronter parfois la stigmatisation de la société, des problèmes d'adaptation dans leur vie sociale.
- Et en plus, maintenant, ils doivent se battre pour trouver leur boîte de médicaments à la fin du mois.
- Ça semble totalement incroyable.
- Donc conséquences graves, forcément, pour les patients.
- Et puis aussi, Guillaume Sujol surcharge pour le système de santé, parce que forcément, il y a certainement plus de consultations d'urgence aussi liées aux rechutes.
- Alors, l'hospitalisation publique, mais on peut parler de façon plus générale de l'hospitalisation en particulier, on a vraiment un système qui est complètement sous pression.
- Et face à ce problème des pénuries de médicaments, nous avons des patients qui ne vont pas trouver leur traitement et qui, au bout de quelques semaines, vont se mettre à décompenser et, possiblement, être réunis.
- On passe énormément de temps à rappeler des patients pour réadapter leur traitement, pour les rassurer, pour trouver une alternative avec eux.
- Donc, ce sont des dizaines de milliers d'heures de surcharge de travail pour l'hôpital qui, en psychiatrie, est déjà complètement surchargé.
- Alors, je salue, par exemple, la visite hier du ministre de la Santé pour inaugurer un centre médical psychologique.
- Mais j'aimerais bien aussi l'entendre sur le sujet de la pénurie des médicaments.
- On a l'impression que, nous, sur le terrain, nous vivons des difficultés qui sont intenables, mais qui ne sont pas tellement prises en compte par les autorités de santé.
- Moi, j'en appelle surtout à une transparence.
- Si on prend le site de l'Agence...
Transcription générée par IA