Retranscription des premières minutes du podcast :
- Après 13 ans de guerre civile absolument épouvantable, des massacres de tous les côtés et dans les différents camps, le régime syrien est finalement tombé en un peu plus d'une semaine comme un fruit mûr, par surprise, à la faveur de l'épuisement de ses protecteurs russes, iraniens et libanais.
- Bachar el-Assad a quitté Damas dans la nuit. On ignore où il est allé, on ignore où il se trouve actuellement, on ignore même son sort, on ignore aussi le sort de la Syrie. Que va-t-il advenir de ce pays ? On en parle avec Adel Bakawan. Bonjour.
- Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio, directeur du Centre français de recherche sur l'Irak, chercheur associé au programme Turquie-Moyen-Orient de l'Institut français des relations internationales.
- Vous êtes aussi membre de l'Institut de recherche et d'études méditerranée Moyen-Orient.
- Vous étiez là il y a une semaine. Exactement, tout pile, on ne s'attendait pas à ce que le régime tombe si vite.
- Il est tombé comme un fruit mûr.
- Oui absolument, pas si vite, bien évidemment pas si vite, mais il devait tomber.
- Il était vraiment, il avait son rendez-vous avec l'histoire.
- 55 ans plus tard, après le règne de la famille d'Assad, arrivé au pouvoir en 1970, une reine de terreur, de peur, police politique, génocide, l'utilisation des armes chimiques, brutalisation de la société. C'est bon, il est tombé.
- Maintenant, la question est maintenant, qu'est-ce qui va arriver à la Syrie ? Exactement, qui va diriger la Syrie ? On va en parler.
- Qui est Joulani, le leader de Hayat Tahrir Al-Sham, le groupe qui a déclenché la première offensive, qui a fait tomber tous les éléments du régime comme un château de cartes ? On va en parler avec vous avant.
- D'abord, vous parliez de la terreur. J'aimerais qu'on s'attarde sur deux ou trois informations qui peuvent glacer le sang.
- Avec un symbole, notamment cette prison.
- Juste au nord de la capitale d'Amas, la prison de Sednaya, surnommée par certains le hachoir à viande.
- Des milliers de Syriens ont été exécutés dans cette prison, dans des conditions absolument épouvantables.
- Certains prisonniers qui ont été libérés étaient là depuis plusieurs décennies, manifestement.
- Qui étaient-ils ? Écoutez, moi, je suis d'origine irakienne. J'ai vécu le régime de Saddam Hussein.
- Et le régime de Bachar el-Assad et avant son père, Hafez el-Assad, c'est exactement le même modèle.
- Exactement.
- C'est le même fonctionnement. Cette prison, c'est le symbole du terrorisme de l'État, de la brutalisation de l'État.
- Moi, je ne suis absolument pas étonné si on retrouve encore des prisonniers de 40 ans, de 50 ans.
- Parce qu'en fait, c'est là que toute la brutalité de ce régime s'est incarnée.
- Et en tout cas, elle s'exerçait sur ses différentes oppositions.
- On a même trouvé à Dera un prisonnier qui avait été enfermé.
- Lors des manifestations de 1980.
- Rendez-vous compte, en France, c'était sous Giscard.
- Quelqu'un qui était enfermé là depuis 44 ans.
- Voilà ce qui se passait dans ces prisons.
- Que va devenir la Syrie désormais...
Transcription générée par IA