Retranscription des premières minutes du podcast :
- Un bilan encore incertain, c'est presque illusoire d'ailleurs de donner le nombre de victimes retrouvées sur l'archipel de Mayotte.
- On en dénombre à ce stade 11, il pourrait y en avoir beaucoup plus, les dégâts sont extrêmement importants.
- Le cyclone Shido est passé hier à peu près à la même heure qu'aujourd'hui, il y a donc 24 heures sur l'archipel.
- Les dégâts, il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux pour s'en rendre compte, sont absolument cataclysmiques.
- Et on peut craindre le pire, on en parle avec notre invité qu'on accueille avec plaisir sur Sud Radio, Saïd Omar Oueli.
- Bonjour, bienvenue sur Sud Radio. Merci beaucoup d'avoir pris un peu de votre temps pour nous rejoindre dans le studio Sud Radio.
- Vous êtes sénateur Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants, RPDI, RDPI de Mayotte.
- L'inquiétude est vive, vous n'êtes pas sur place, vous avez eu des nouvelles de vos proches, déjà comment ils vont ? Ils vont bien, mais ce sont des gens traumatisés.
- C'est une île complètement traumatisée, les gens fatigués, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, parce qu'ils n'ont jamais vu ça.
- Nous avons une population très jeune, donc on n'a pas de mémoire de catastrophe.
- Et en plus, les gens n'y croyaient pas.
- Ce qui fait que malheureusement, il y a beaucoup d'adultes qui ont refusé d'aller dans les centres d'hébergement d'urgence.
- Et je me rappelle, lorsque...
- Je regardais la télé, lorsqu'on avait encore l'électricité, je regardais la télévision à Mayotte, à 20h, avant que le cyclone arrive le lendemain.
- À 20h, on avait dans ma commune à peu près 3 300 personnes qui se sont rendues dans le centre d'hébergement.
- Et dans les 300 personnes, il y avait 200 enfants.
- 200 enfants ? C'est-à-dire que les adultes ne se sont pas déplacés.
- Donc ils sont restés chez eux ? Ils sont restés chez eux parce qu'il faut bien comprendre, il faut bien connaître Mayotte.
- C'est une île très jeune.
- C'est une île où on a une immigration clandestine très importante.
- Oui, c'est difficile de connaître d'ailleurs l'étendue exacte de la population.
- Tout à fait.
- Et donc les gens, quand ils viennent, ils sont dans leur bidonville.
- Ils s'entassent.
- On ne sait pas combien ils sont, mais on sait qu'ils sont très nombreux.
- Et donc lorsqu'on a passé le message que les gens doivent aller...
- s'abriter, qu'est-ce qu'ils se sont dit ? Ils se sont dit que c'est un piège.
- Ils pensaient qu'ils allaient être arrêtés et reconduits, pourquoi pas, au coma.
- Exactement.
- C'est pour ça que vous redoutez un bilan encore plus lourd.
- Alors je le disais, les images sont épouvantables.
- On voit des maisons en dur dont le toit a été arraché.
- C'est le cas de la vôtre d'ailleurs, je crois ? Bien sûr. Moi, je n'ai plus de toit.
- Je n'ai plus rien.
- Les meubles sont partis, tout est parti.
- Mais au moins, mes enfants et mes petits-enfants sont en vie.
- Mais moi-même, je suis traumatisé.
- Je suis traumatisé...
Transcription générée par IA