Retranscription des premières minutes du podcast :
- Parce que cette semaine, toute la France va se souvenir, le monde entier d'ailleurs, va se souvenir les 80 ans de la libération par l'armée rouge du camp de la mort d'Auschwitz.
- On en parle avec notre invité qu'on a le plaisir de retrouver ce matin. C'est Jean-Marie Montali. Bonjour.
- Bonjour. Soyez le bienvenu sur Sud Radio. Merci infiniment de nous rejoindre de si bon matin.
- Vous êtes le réalisateur de ce film documentaire qui va sortir en salle cette semaine, le 30 janvier précisément. C'est ce film.
- Pourquoi les visages de la Shoah ? Vous avez choisi de donner la parole aux derniers survivants, aux derniers rescapés de la Shoah qui disparaissent malheureusement les uns après les autres.
- C'est en quelque sorte leur dernier témoignage.
- C'est leur dernier témoignage et le co-réalisateur avec Stéphane Croce.
- Oui, vous avez raison de le préciser. Pardon.
- Pardonnez-moi. Vous étiez deux.
- Non, non, non. Et c'est leur dernier témoignage et d'où l'urgence pour eux aussi de témoigner et la volonté qu'ils avaient de témoigner et de nous rappeler ce que ça a été l'univers concentrationnaire qui s'est écroulé il y a 80 ans et où 6 millions de Juifs ont été tués.
- Effectivement. Alors beaucoup de témoignages face caméra, des plans superbes d'ailleurs assez bouleversants en noir et blanc sur lesquels les rides, les traces de la vie sont creusées sur leur visage.
- Ils se souviennent dans toutes les langues puisqu'ils sont de diverses nationalités.
- Il y avait le monde entier en fait, en tout cas toute l'Europe, toute l'Europe dans ce camp d'Auschwitz.
- Ils se souviennent de ce qui leur est arrivé. On peut par exemple écouter le témoignage de l'un d'eux. C'est Léon.
- Une fois déshabillés, on nous pousse dans la chambre à gaz. J'ai connu l'enfer de mon vivant.
- Des souvenirs très durs. Ils étaient tous gosses, ceux à qui vous donnez la parole. Quand ils sont libérés par l'armée rouge, c'était des gosses.
- C'était des adolescents.
- Il faut préciser qu'ils venaient de toute l'Europe parce que ce qui fait de la Shoah un événement sans équivalent dans l'histoire, c'est justement sa dimension européenne.
- C'était une extermination sur tout un continent. Il n'y a pas d'équivalent dans le monde. Et c'est très bien. Vous avez bien choisi l'extrait de Léon parce que Léon, qui s'exprime en français, est aujourd'hui français. Mais à l'époque, c'était un adolescent. Il avait 14 ans dans le ghetto de Leucz en Pologne.
- Il a été déporté à Auschwitz, où sa maman a été immédiatement gazée.
- Et son père est mort un peu plus tard, quelques mois plus tard, sous les coups de matraque des gardiens SS.
- Oui, sous les coups, donc par la brutalité. C'est important aussi de rappeler ça. Alors tous ceux qui ont vu le film de Steven Spielberg s'en douteront de la liste de Schindler.
- Les meurtres de masse n'avaient pas lieu que par la chambre à gaz. Il y avait la brutalité quotidienne, permanente, en fin de compte. Et...
Transcription générée par IA