Retranscription des premières minutes du podcast :
- Myriam Benrad, bonjour. Bonjour.
- Soyez la bienvenue sur Sud Radio. Bon dimanche à vous. Vous êtes politologue spécialiste du Moyen-Orient.
- Notamment, on est ensemble avec vous pour faire le point sur la situation à Gaza, puisqu'on a changé de phase.
- La première phase du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël est terminée.
- Les Américains, les États-Unis, ont proposé un plan de trêve au Hamas et à Israël pour la deuxième phase.
- Ce plan de trêve a été accepté par Israël, mais pas par le Hamas.
- Quelle est la différence entre ce que les Américains venaient de proposer et ce qui avait déjà été décidé il y a quelques semaines ? Alors initialement, le plan qui consistait à obtenir un cessez-le-feu et puis progressivement à mettre fin à la guerre, parce que c'était tout de même l'objectif du plan initial, consistait en trois phases.
- Et on était supposé rentrer dans la deuxième.
- C'est ça.
- La deuxième étant...
- La deuxième étant la poursuite de la libération des otages, et la troisième allant plus du côté de la reconstruction, donc vraiment une paix un peu plus durable.
- Et chacune de ces phases était fixée à 42 jours.
- Or, on a un désaccord aujourd'hui entre Israël et le Hamas, puisque le Hamas voulait tenir finalement ce calendrier, tandis qu'Israël a exprimé le souhait de poursuivre, d'étendre la première phase, et sans doute pour des raisons militaires, puisque le Hamas n'a pas disparu.
- Et que, comme vous le savez, il y a quand même une ambivalence dans ce plan, parce que l'idée est tout de même d'obtenir à la fin une transition et une reconstruction sans le Hamas.
- Évidemment, cette demande d'extension a été rejetée.
- Donc on est aujourd'hui de nouveau dans une forme d'impasse, avec un plan américain qui n'est pas accepté par la partie palestinienne.
- Donc il y a toujours aujourd'hui, il faut le rappeler, une vingtaine d'otages vivants, des otages israéliens, retenus dans la bande de Gaza.
- Est-ce qu'il y a un risque que les combats reprennent ? Bon, alors je crois qu'il faut être clair, les combats n'ont jamais cessé.
- On a toujours des opérations militaires en cours.
- Le Hamas oppose toujours une résistance dans la bande de Gaza, parce que, comme je viens de vous le dire, finalement, la grande ambiguïté de cette trêve, c'est qu'on a d'un côté cette volonté israélienne qui est inflexible de mettre fin à la...
- à la domination du Hamas dans ce territoire pour obtenir une forme de transition, et du côté, on a un Hamas qui, finalement, s'accroche au plan initial, parce qu'il compte bien être un acteur de cette transition, comme je l'ai dit, de cette reconstruction.
- Donc on peut espérer, dans le meilleur des cas, qu'il y ait à minima un accord pour poursuivre la libération des otages, parce qu'en effet, un certain nombre restent prisonniers de la bande de Gaza, pour obtenir du côté palestinien un soulagement, face à des opérations militaires qui ont été très lourdes, mais on voit quand même qu'on est encore sur des logiques de négociations et de trêves extrêmement fragiles, et qui ne présagent en rien, encore une fois, comme je l'ai dit, d'une paix à plus long terme.
- Oui, alors vous dites, effectivement, que les combats n'ont jamais vraiment cessé.
- Est-ce qu'il est vrai ? Malgré tout, ils ont quand même très, très nettement baissé d'intensité depuis le début de la première phase du cessez-le-feu, il faut le reconnaître.
- Oui, bien sûr, parce que l'idée, si vous voulez, c'était justement d'obtenir les conditions pour...
- Politiquement, d'une négociation qui était rendue impossible parce qu'on n'avait aucun otage libéré à l'époque, avant donc cette...
- Enfin, on a eu une première vague, souvenez-vous, à l'automne 2023, puis après un long moment, sans aucune libération d'otages, et une dégradation de la situation sur le terrain, des opérations militaires qui ont été extrêmement lourdes.
- Ce contexte d'hyper-militarisation ne permettait pas d'obtenir une négociation satisfaisante.
- Et le 19 janvier, il est vrai tout de même que les Américains, les Égyptiens, et puis dans...
- Oui, c'est vrai.
- Et puis, d'une certaine mesure, le Qatar a obtenu un semblant d'accord qu'il fallait tout de même essayer de sauver par tous les...
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