Retranscription des premières minutes :
- Nous parlons sécurité avec notre invité Christophe Bouillon. Bonjour. Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le maire socialiste de Barentin-en-Seine-Maritime.
- Vous êtes le président de l'Association des petites villes de France.
- Quand on dit « petites villes », ça fait quelle taille à peu près ? C'est entre 2 000 et 25 000 habitants. C'est des villes moyennes qu'on retrouve dans des centres de canton ou dans des centres de petites intercommunalités. On est partout en France.
- Oui, partout. Absolument. On en connaît tous une. On y vit même souvent.
- C'est important de le rappeler. Des villes aussi qui sont face à l'insécurité elles-mêmes.
- Oui. D'ailleurs, on avait observé, vous vous souvenez, pendant les émeutes de 2023, que des villes moyennes, des petites villes étaient très concernées par ce phénomène.
- Exactement. On l'avait vu notamment dans une ville comme Montargis, dans le Loiret, par exemple.
- Les maires se sentent abandonnés. C'est ce que révèle une vaste enquête publiée en une du Parisien.
- Oui.
- Aujourd'hui, en France, ce matin, une enquête IFOP auprès des premiers magistrats, des maires qui se sont abandonnés.
- Est-ce que c'est votre cas en termes de sécurité ? On ne peut pas dire « abandonnés » dans le sens où beaucoup de maires sont à la manœuvre, font des efforts, créent des polices municipales, mettent en place des conseils locaux de sécurité, de prévention de la délinquance, mettent en place de la vidéoprotection. En fait, on est dépassés. Plus qu'abandonnés, on est dépassés.
- On est dépassés par les phénomènes. On a beaucoup parlé ces temps-ci du narcotrafic.
- Il y a eu un rapport au Sénat plutôt éclairant et avec des bonnes propositions.
- Donc on est dépassés par ces phénomènes. Et ce qu'on demande, c'est d'être appuyés, parce que parfois, les maires n'ont pas les moyens de faire face à cela.
- D'ailleurs, ce n'est pas leur rôle. Ce n'est pas un maire qui peut mener une enquête face à des trafics qui sont parfois armés, internationaux, très organisés.
- Il faut que l'État soit avec les maires, que la puissance publique les accompagne, les aide, les soutienne.
- Oui.
- Oui. Et ça, c'est important de le rappeler.
- Alors il y a quelques pistes plébiscitées par vos confrères, maires ou collègues.
- Je ne sais pas comment on dit, d'ailleurs.
- 74% d'entre eux souhaitent une simplification des procédures administratives pour faciliter l'installation de caméras de surveillance.
- C'est si compliqué que ça, d'installer des caméras de surveillance ? Oui, c'est compliqué, parce qu'il y a une procédure.
- Alors une procédure qu'on peut comprendre dans le sens où il faut garantir les libertés publiques.
- Après, c'est le temps de la procédure qui pose des difficultés.
- Ce qui est curieux, c'est qu'il y a des...
- Il y a des caméras de surveillance à peu près dans beaucoup de grandes villes, quand même, en France.
- Donc normalement, la procédure, elle devrait être connue.
- Ça devrait pouvoir se faire presque en trois clics, non ? Oui, mais vous l'avez dit dans votre question, il y a des grandes villes.
- Vous savez, les villes ne sont pas dotées du même nombre d'agents.
- Vous n'avez pas de service juridique dans les petites villes.
- Vous avez sans doute des très bons techniciens pour poser les caméras.
- Par contre, vous n'avez pas suffisamment de compétences parfois pour déposer les dossiers.
- Je suis dans une ville à Barentin où on a fait un effort important.
- Un effort important de déploiement de vidéoprotection.
- Moi, j'ai la chance d'avoir des services juridiques, notamment, et des services techniques qui peuvent mener cette démarche.
- Mais ce n'est pas donné à tout le monde.
- Ce qu'il faut, à un moment ou à un autre, quand on mène une bataille de cette envergure, eh bien que quasiment l'État fasse en sorte d'accompagner jusqu'au bout.
- C'est-à-dire jusqu'au bout de la procédure, les maires...
- Il y a des moyens financiers, malgré tout.
- Il y a des aides de la part du préfet qui permettent de le faire.
- Mais il faut aller encore plus vite.
- Pourquoi ? Parce que les phénomènes se déplacent parfois.
- Oui.
- Moi, j'ai connu des endroits, dans des petites communes, où il y a eu de la pause de vidéoprotection.
- Simplement, des rassemblements ou...
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