Retranscription des premières minutes :
- C'est un procès spectaculaire qui se tient en ce moment, un procès aussi douloureux.
- Le procès du scandale Apollonia, l'histoire d'une énorme arnaque immobilière qui a fait des dizaines de victimes, dont notre invitée.
- Bonjour Pascal Hoffmann.
- Bonjour.
- Soyez la bienvenue sur Sud Radio. Merci beaucoup de nous accorder votre témoignage aussi bon matin.
- Je l'ai dit, vous êtes une des victimes d'Apollonia à hauteur de 3 millions d'euros.
- C'était votre époux qui avait investi, croyait-il, dans cette opération.
- Il s'est retrouvé surendetté et malheureusement, lorsqu'il l'a compris, il s'est donné la mort.
- Vous, aujourd'hui, vous assistez à ce procès pour essayer de faire comprendre aux accusés ce qu'ils vous ont fait subir, tout simplement.
- Alors, oui.
- J'aimerais qu'on comprenne que les victimes ne sont pas les personnes tellement intéressées, puisque dans notre histoire, mon mari a investi, mais j'étais co-investigatrice, investisseuse plutôt, avec lui.
- Et je me retrouve personnellement engagée aussi, même si les assurances, au départ, ont pris une part des rembourses.
- Alors, il faut revenir un petit peu à la jeunesse de cette affaire.
- Cette société, elle vous proposait d'investir dans de l'immobilier.
- Elle vous promettait une très belle rentabilité.
- Vous étiez censée investir dans des appartements, avoir des loyers, avoir des revenus grâce aux loyers et à des déductions d'impôts.
- En fait, c'est tout le contraire qui s'est passé.
- Vous vous êtes retrouvée surendettée.
- Alors, c'est ça.
- Nous, nous sommes rentrées dans ce projet parce que nous avions un rêve.
- On est partie.
- Sur un rêve à deux.
- Le rêve, c'était de pouvoir, neuf ans plus tard, partir dans une ONG avec mon mari.
- Et comme on avait trois enfants et demi, j'étais enceinte de notre quatrième, on se disait qu'on aurait du mal à les prendre en charge pour leurs études.
- Et de fait, mon mari en avait parlé à un ami qui était dans l'affaire depuis un certain temps, sans savoir probablement que c'était une escroquerie.
- Et on nous a fait exprimer nos souhaits.
- Donc, ce n'était pas tant la belle rentabilité que la possibilité, neuf ans après, d'avoir un revenu locatif qui nous permettrait de baisser nos revenus liés à notre travail classique pour garder un revenu suffisant pour payer des études à nos enfants.
- Comment et quand vous avez commencé à comprendre que ça ne tournait pas rond ? Ça s'est passé en début d'été 2009.
- Quand l'affaire a éclaté, c'est un bien grand mot, mais on en a eu bruit.
- Et ça a été pendant deux ans, une descente aux enfers, pour mon mari particulièrement, puisque c'est par lui qu'on avait été mis en contact avec cette société immobilière qui avait pignon sur rue, qui avait eu des classements dans le Figaro, qu'on a regardé sur les...
- les sociétés sur Internet, qui existaient et qui n'avaient aucune alerte.
- Donc, voilà.
- Et vous n'avez jamais eu de retour, de revenu sur ce qu'on vous avait promis.
- En revanche, vous vous retrouvez aujourd'hui surendettée.
- Absolument.
- En fait, moi, je me retrouvais très rapidement avec des remboursements à faire qui dépassaient nos possibilités.
- Puisqu'on avait fait un reste à vivre qui était vraiment très, très faible.
- Ça, c'était quand mon mari était encore vivant et que j'avais...
- Enfin, que nous avions un double revenu parce qu'on travaillait tous les deux.
- Oui, vous étiez médecin tous les deux.
- Vous avez dû, c'est douloureux, évidemment, affronter le regard de ceux qui sont accusés.
- Il y a un certain nombre de personnes.
- On peut retrouver un avocat fiscaliste, des notaires, par exemple, parmi les accusés.
- Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ? Qu'est-ce qu'ils vous ont parlé ? Comment ils se défendent ? Alors, ils ne m'ont personnellement absolument rien dit.
- Mais ce qu'on entend dans le procès, c'est extrêmement douloureux.
- Parce qu'il y a des accusations de toutes sortes.
- Des gens profiteurs, des gens qui savaient qu'ils prenaient un risque.
- C'est vous qu'ils accusent.
- En d'autres termes, ils accusent.
- Des victimes.
- Alors, ils disent qu'ils n'ont pas cherché à vous manipuler.
- Et qu'en d'autres termes, vous avez joué et vous avez perdu.
- C'est ça ? C'est quelque chose comme ça.
- Ce qui m'a le plus marquée, c'est de dire que quand on prend un risque...
Transcription générée par IA