Retranscription des premières minutes du podcast :
- Générique Nous y revenons avec notre invité que nous accueillons avec plaisir sur Sud Radio, Emmanuel Razavi, bonjour ! Bonjour, merci de me recevoir.
- Soyez le bienvenu sur Sud Radio, grand reporter franco-iranien, spécialiste du Moyen-Orient, auteur de ce livre, notamment « La face cachée des mollahs » publié aux éditions du Serre.
- Les mollahs, pour du nom de ceux qui tiennent dans leurs griffes le régime iranien et qui viennent de perdre leur principal allié, Hassan Nasrallah, hier.
- On a parlé d'un coup dur pour le Hezbollah, c'est un coup très dur aussi pour l'Iran.
- Alors c'est un coup presque fatal d'ailleurs, je dirais, tant pour le Hezbollah que pour l'Iran.
- Ce qu'il faut comprendre, c'est que le Hezbollah, ce n'est pas un proxy.
- On rappelle la définition, c'est un terme à la mode.
- Proxy, c'est un allié de l'Iran qui agit, un sous-traitant de l'Iran, qui agit, on va dire, contre Israël à sa frontière ou un peu plus loin, comme au Yémen.
- Oui, et puis il y a souvent deux facettes.
- Il y a une facette paramilitaire et une facette politique, ce qui était le cas du Hezbollah.
- Mais il faut comprendre que le Hezbollah, c'est une création iranienne.
- Le Hezbollah, en fait, a été pensé par l'ayatollah Khomeini, si vous voulez, au début des années 80, un peu avant sa constitution en 82, comme une réplique du corps des gardiens de la révolution iraniens.
- Et c'est d'ailleurs un des fondateurs du corps des gardiens de la révolution qui a été nommé ambassadeur par Khomeini en Syrie, qui avait pour mission, qui a eu pour mission de créer le Hezbollah.
- Donc c'est vous dire à quel point, en fait, c'est dramatique aujourd'hui.
- Et même sur le plan stratégique, d'ailleurs, pour la république islamique d'Iran.
- La deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui, l'Iran, quand même, fait face à de nombreuses crises.
- Il n'est pas du tout sûr que l'Iran ait les moyens de soutenir, comme il se doit, en fait, le Hezbollah.
- On ne peut pas dire que l'Iran ait beaucoup soutenu le Hamas ces derniers mois non plus.
- Donc c'est un très mauvais signal, je dirais, pour les autres proxys.
- Il en va de la crédibilité, en fait, de Téhéran.
- Et pour l'instant, si on regarde, tout l'état-major du Hezbollah a été décapité en quelques semaines.
- Pardon, mais c'est une surprise stratégique.
- On a dit pendant un an, alors qu'Israël ne parvenait pas à mettre la main sur le patron du Hamas, Yassi Noir, alors qu'Israël a eu besoin de raser l'intégralité de Gaza sans pour autant retrouver tous les otages, on disait que le Hezbollah était dix fois plus puissant que le Hamas.
- Eh bien, manifestement, il a perdu tout son état-major en quelques semaines.
- Alors vous avez raison, c'est aussi quand même intéressant, parce que ça montre la puissance, je dirais, du renseignement israélien qui avait été discrédité après le 7 octobre.
- La réalité, c'est qu'il y a beaucoup de récits, en fait, autour de...
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