Retranscription des premières minutes :
- C'était il y a 6 ans la disparition du jeune Nicolas Chauvin, disparu à 18 ans au terme de deux plaquages dangereux au cours d'un match.
- On en parle avec Jules Boscarini qui m'a rejoint en studio et on en parle avec notre invité qu'on accueille avec plaisir.
- Bonjour et bienvenue sur Sud Radio.
- Merci vraiment de nous accorder toujours de votre temps, Philippe Chauvin.
- Vous êtes le père de Nicolas Chauvin.
- Je le disais, c'était il y a 6 ans.
- On sait seulement depuis jeudi dernier, vous l'avez appris par la Fédération Française du Rugby, ce qui s'était réellement passé au cours de ce match et quels étaient les gestes qui ont entraîné par la suite la mort de votre fils.
- Pourquoi il a fallu attendre 6 ans ? Écoutez, moi je le sais depuis 6 ans.
- Ce qui s'est passé, puisque j'avais déjà remis une analyse à la FFR, c'est curieux que le père doive faire ça, mais j'avais besoin de comprendre.
- Et bizarrement, ça n'avait eu aucun écho et personne ne semblait, enfin tout le monde me disait oui, Bernard Laporte, Didier Rethière, Joël Dumais.
- Mais on dit l'inverse effectivement à la presse, sans aucune justification.
- Et depuis, je demande effectivement l'analyse, l'expertise qui justifie ces propos.
- Et comme vous le dites, réussi enfin à obtenir cela avec le concours de Florian Grille qui s'est prêté à ce travail.
- Le président de la Fédération Française du Rugby.
- Ça a pris 6 ans.
- Concrètement, ce qui s'est passé, c'est que votre fils a été victime de deux plaquages simultanés effectués par deux joueurs.
- Des plaquages qui étaient particulièrement dangereux.
- Exactement.
- En fait, la vidéo, quand vous la voyez, elle est assez effrayante.
- Vous voyez deux individus qui font...
- Mon fils qui vient de se saisir de la balle et qui prend consécutivement ou simultanément deux joueurs lancés à 20 km heure qui l'impactent à la tête, les deux.
- Épaules-tête, épaules-tête.
- Le deuxième ne faisant pas l'effort de se baisser et plongeant par-dessus mon fils.
- Donc en fait, ça ne pouvait pas être autrement qu'illicite.
- Évidemment.
- Alors, ça paraît bien dérisoire aujourd'hui de se dire, quand on voit les images, ces deux gestes auraient dû être sanctionnés à minima d'un carton rouge pour l'un et d'un carton noir pour l'autre.
- Bon, ça, le fait de le savoir ne change rien pour vous, j'imagine.
- Non, mais c'est là où il faut commencer à comprendre l'intérêt de cette démarche.
- Si vous arrivez à vraiment reconnaître à un moment donné qu'il y a des fautes, vous devez commencer à informer les pratiquants que ces gestes-là sont extrêmement dangereux et les arbitres qu'il faut être vraiment intransigeants.
- Si vous ne reconnaissez rien et que vous tournez la tête, vous allez...
- Enfin...
- Ça continuera.
- Voilà.
- Donc du coup, nous, notre démarche, c'est aussi, pour nous, c'est extrêmement important.
- Dites-vous que pendant six ans, je me suis demandé si je n'étais pas devenu un peu fou parce que j'étais le seul à voir la même chose.
- Et ça, effectivement, pour nous, c'est déjà une reconnaissance que notre fils, sa mort n'est pas vaine parce que je pense que maintenant, on ne pourra plus ignorer ce genre de choses.
- On sait que les chocs à la tête sont dangereux, n'en déplaise à certains arbitres.
- Les chocs à la tête sont dangereux.
- Voilà.
- Donc, il ne faut pas attendre qu'ils se produisent.
- Il faut faire tout ce qu'on peut pour les éviter.
- Et lorsque cela se produit, il faut sentionner durement les auteurs.
- Jules Boscherini.
- Bonjour, Philippe.
- Mais ces gestes dont vous nous parlez, c'est aussi une question d'encadrement.
- Quels sont ceux que vous souhaiteriez voir interdire chez les jeunes ? Chez les jeunes, on a déjà quelques mesures qui sont en place puisqu'on a le programme Bien Jouer qui abaisse...
- qui exige l'on plaque aux jambes et même favorise la culture de l'évitement plutôt que de la confrontation.
- Après, vous savez, le rugby, vous le connaissez bien, Jules, c'est quelque chose de...
- C'est un apprentissage.
- On apprend l'appréhension du sol, par exemple.
- Ça s'apprend au petit jeune âge.
- Plaquer, c'est quelque chose de naturel.
- On ne se jette pas au sol dans les jambes...
Transcription générée par IA