Retranscription des premières minutes :
- L'invité du jour, Kevin Fafournou. Bonjour Kevin, vous êtes réalisateur et je recommande à tout le monde d'aller voir ce doc sur Paris 1ère.
- Sauvons les Kevin, vous vous appelez Kevin. Quel a été le point de départ de ce document ? Le point de départ, ça fait qu'il y a plusieurs années, je suis plutôt embarrassé lorsque je dois donner mon prénom auprès de personnes que je ne connais pas.
- Parce que je sais personnellement qu'on va me mettre une étiquette ou un cliché sur moi, sans même me connaître, et ça me gêne.
- Et puis j'en avais marre aussi de voir toutes les blagues et tout ce qu'on peut voir sur les Kevin sur les réseaux sociaux ou ailleurs.
- Je me suis dit qu'il faut vraiment étudier cette problématique et essayer de comprendre d'où ça vient pour essayer de déconstruire tout ça.
- Alors vous avez enquêté, c'est à la fois ce que je disais, c'est très ludique, c'est vraiment très bien réalisé.
- C'est moderne, la réalisation est formidable.
- C'est drôle et en même temps c'est tragique parce qu'il y a une souffrance terrible.
- Puisque vous avez interrogé un certain nombre de Kevin.
- Et c'est vrai que ça nous renvoie à nous, ça nous renvoie à nos propres préjugés.
- Il y a un avocat qui s'appelle Kevin et effectivement, on est presque choqué de voir un avocat qui s'appelle Kevin.
- Parce que c'est connoté... Peut-être qu'on peut écouter Gilles le début du documentaire ? Le début c'est donc diffusé samedi à 22h55 pour donner l'horaire, ce samedi.
- Et vous démarrez évidemment avec un micro-trottoir.
- Si on vous dit Kevin, ça vous fait penser à quoi ? Ça me fait penser à un beauf, désolée.
- Je pense à un garçon avec la casquette à l'envers, un petit mulet et quelqu'un qui n'a pas sa langue dans sa poche.
- Soit c'est des geeks, soit c'est des personnes aigries.
- Le kéké de la classe, le boloss un peu.
- Peut-être pas très stylé, quelqu'un de la campagne aussi.
- J'ai l'impression que c'est un nom qui vient du nord, avec des gens assez gros, avec une petite bière, je suis désolée.
- Kevin, gros kéké, gros lourdeau, à draguer les meufs, écouter la musique à fond à la voiture, aller en boîte tous les soirs.
- Voilà, ça c'est Kevin.
- C'est comme ça, mon prénom fait rire.
- Et même si je possède une bonne dose de second degré, il est devenu un véritable phénomène de société tout à fait négatif.
- Un nom commun associé à des stéréotypes bof, geek, relou, liés au tuning et à un goût vestimentaire douteux.
- Mais je dirais que ça c'est valable pour beaucoup de choses.
- Souvent on pense que les gros sont fainéants, eux autres on pense que les rouquins sont mauvais.
- Il y a plein de stéréotypes.
- Pourquoi celui-là vous a fait plus souffrir que d'autres ? Parce que finalement, il y a plein de stéréotypes sur les blondes.
- Quand on est blonde, peut-être à l'embauche, elle a l'impression qu'elle n'a pas les mêmes chances que quelqu'un qui est brun.
- En l'occurrence, c'est un cliché que je porte puisque je m'appelle Kevin.
- Donc j'ai voulu le combattre.
- Mais effectivement, le poids des clichés, il y en a partout.
- Et il faut effectivement...
- Mais celui-là est particulièrement fort.
- Parce que ça met tout de suite une barrière dans les témoignages nombreux que vous avez dans le doc.
- On voit que très vite, dès qu'on donne le prénom, ça coupe dans la drague, dans plein de...
- Ils sont les CV aussi.
- C'est un prénom qui a une double pragmatique.
- C'est vraiment la discrimination à l'embauche et aussi avec l'aspect, on va dire, sentimental de la chose.
- Et du coup, c'est vrai que ça bloque pour certains d'entre eux.
- Et malencontreusement, ça part de blagues.
- De blagues et de seconde vraie sur un prénom.
- C'est quand même quelque chose de plutôt léger.
- Au final, qui se répète et qui crée de la discrimination.
- Et c'est là où il y a un vrai problème.
- Et c'est parti d'où ? Vous êtes partis aux origines du prénom.
- Même vous, vous vous êtes interrogé en vous disant, je viens d'un petit bled.
- On voit...
Transcription générée par IA