Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Média, l'invité du jour. Et notre invité signe un documentaire avec notre consoeur Delphine Welter, c'est Alissa Macni. Bonjour, Alissa.
- Bonjour. Merci d'être avec nous. Alors jeudi soir sur TVA à 21h, un documentaire-événement, c'est l'affaire Pellicot.
- Les femmes de Mazan, autrement dit, vous êtes allées à la rencontre des épouses, des compagnes, des sœurs, des filles de ces hommes, ces 51 hommes qui ont été jugés lors du procès de Gisèle Pellicot devant le tribunal judiciaire d'Avignon.
- Une affaire médiatique retentissante, sans doute la plus retentissante de ces dernières années en France et qui pose la question du consentement.
- C'est pas ce que vous avez voulu savoir. Vous vous êtes intéressée aux épouses et aux compagnes.
- Comment elles vivent les révélations concernant leurs conjoints qui ont violé Gisèle Pellicot ? Pourquoi avoir choisi cet angle-là ? Écoutez, avec Delphine, c'est un angle qui nous a rapidement sauté aux yeux, je pourrais dire. On s'est rendus sur place.
- On a assisté aux auditions de ces hommes, de ces femmes. Et c'est vrai qu'on s'est tout de suite dit que la presse avait énormément parlé de Gisèle Pellicot, du profil de ces hommes, mais qu'au final, on avait assez peu parlé de leur entourage. Et c'est vrai qu'en écoutant les témoignages de ces femmes-là à la barre, on les a trouvées très intéressantes. Et on a voulu justement les retranscrire dans ce film, ce qui n'a pas été une mince affaire.
- Alors on a Samia, qui est épouse d'un accusé, Patricia et Coralie. Coralie est la fille d'un des accusés. Patricia, la femme. Il y a Lisa, Nathalie, Clara et Fanny qui témoignent.
- Qu'est-ce qui vous a étonnées le plus dans leurs réponses ? Et moi, personnellement, en regardant votre documentaire, ce qui m'a surpris, c'est le pardon. La plupart pardonnent.
- Alors après, il faut pas oublier que c'est des réactions qui ont été prises à chaud. On les a tournées à chaud. Et donc possiblement, dans le temps, peut-être que leur vision pourra évoluer.
- Il faut quand même... C'est le parti pris qu'on a voulu choisir avec Delphine.
- Et de leur donner une parole libre, sans les juger. Moi, je ne dirais pas que j'ai été choquée. Ce qu'on venait chercher, c'était vraiment cette parole brut.
- Je vous ai dit que j'avais été surpris. La façon dont... Alors la plus émouvante pour moi, c'est Coralie, la fille qui dit qu'elle défendra son papa, quoi qu'il arrive.
- Et Samia. Samia qui a repris la vie avec la personne accusée.
- Et elle explique.
- Elle explique qu'elle lui a pardonné. Et on a même une image où ils vont ensemble au procès.
- Tout à fait. En fait, ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'elles pardonnent leur fils, leur conjoint, leur papa sur les conséquences que ça a eues sur elles.
- Mais elles ne pardonnent pas du tout les faits. Et c'est ça qu'il faut bien entendre dans leurs paroles et dans le film.
- C'est-à-dire qu'elles condamnent leurs actes envers Gisèle Pellicot. Mais elles arrivent, elles, à pardonner les conséquences que ça a pu avoir sur elles.
- Je dirais même les répercussions, puisqu'elles le disent elles-mêmes qu'elles se sentent victimes collatérales et qu'elles ont réussi en un temps imparti, qui est d'à peine 3 ans, d'avoir ce cheminement que la psychologue appuie, d'ailleurs.
- De faire ce cheminement-là et d'en arriver à pardonner et à soutenir jusqu'au verdict. D'ailleurs, Samia le dit au moment du verdict.
- Et c'est très fort que quelque part, elles se sentent soulagées que cette décision ait été rendue et que le procès soit derrière elles, parce que ça a été vraiment une deuxième claque, je dirais, pour elles, de vivre cette exposition médiatique pendant 4 mois.
- Justement, elles se considèrent comme des victimes, elles aussi, collatérales de cette affaire. On parlait tout à l'heure du procès, du meurtre de Chahinez devant les assises de la Gironde la semaine dernière, où on a vu, par exemple, la famille, les proches, l'ancienne compagne de cet homme qui a assassiné sa femme dans des conditions atroces, qui sont des victimes collatérales, qui ne sont pas reconnues comme telles tout de suite par la justice, mais qui doivent avancer avec...
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