Avec Thomas Ménagé, député RN du Loiret et porte parole du groupe RN à l'Assemblée Nationale
Patrick Roger: Bonjour Thomas Ménagé. Vous faites partie des quatorze parlementaires de la commission mixte paritaire qui vont se mettre d'accord pour rédiger le texte sur les retraites. D'accord ou pas d'accord, Justement, sept députés sénateurs. Concrètement, comment ça va se passer? Quel va être votre rôle, vous, aujourd'hui?
Thomas Ménagé: Bien, on le sait. Malgré tout, une grosse partie de cette commission mixte paritaire est déjà jouée. Il y a eu un accord entre les Républicains, notamment au Sénat, mais aussi à l'Assemblée nationale, via Olivier Marleix, mais pas la totalité des députés républicains et le gouvernement. Donc, on sait très bien que, depuis le vote par le Sénat du texte, il y a des négociations en souterrain entre les Républicains et le Gouvernement. Donc notre rôle nous rassemblement national puisque nous sommes opposés globalement au texte. Et le vrai enjeu, ça sera jeudi, au moment du vote de ce texte, pas le texte en tant que tel qui sortira de la commission mixte paritaire. C'est quand même d'essayer de conserver certaines avancées qu'il a pu y avoir au Sénat, pas l'Assemblée nationale, puisqu'à cause de la NUPES malheureusement, nous n'avons pas pu voter d'amendements.
Patrick Roger: Alors, vous allez vous battre sur quoi, vous par exemple ?
Thomas Ménagé: Nous allons éviter que le gouvernement détricote un certain nombre d'avancées du Sénat. Je pense par exemple aux trimestres pour les mères de famille, je pense aux trimestres aussi qui en sont donnés aux sapeurs pompiers volontaires. Je pense à la réintégration des risques chimiques dans les critères de pénibilité. Il y a eu quelques avancées au Sénat, mais qui ne remettent pas en cause l'économie générale du projet qui au final est néfaste, néfaste pour une majorité de Français et pour lesquels les Français nous ont donné mandat, nous rassemblement national, de nous y opposer.
Patrick Roger: Donc il y a certaines choses que vous allez tenter d'arracher, le CDI sénior par exemple, puisqu'on parle beaucoup aussi de l'emploi des séniors, là vous allez essayer de le maintenir ou pas.
Thomas Ménagé: Alors sur le CDI séniors, nous nous avions voté à l'Assemblée nationale une modulation des cotisations pour les seniors. Par contre le CDI séniors en tant que tel, ça permettrait, ça créerait un certain nombre d'effets d'aubaine. Ça coûterait 800 millions d'euros et c'est pour les personnes qui ont plus de 60 ans. Nous au rassemblement national, à 60 ans, tout ce qu'ont commencé avant longtemps tous ceux qu'ont commencé le plus tôt seront déjà à la retraite. Donc l'objectif, ce n'est pas de maintenir les personnes au delà de 60 ans. Alors, même si nous, nous avons une réforme en deux temps avec 60 et 62 ans pour ceux qui ont commencé après 20 ans, le CDI séniors pour nous, nous ne va pas régler la question de l'employabilité des séniors. Donc ce n'est pas sur ça qu'on va se battre. C'est plutôt sur toutes les mesures de justice sociale pour essayer de rééquilibrer cette réforme, notamment pour les femmes et pour un certain nombre de personnels tels que les sapeurs pompiers volontaires.
Patrick Roger: Alors, Thomas Ménagé, vous avez dit que finalement ils se sont entendus la majorité avec certains élus de LR. Est ce que quand même, vous sentez vous discuter avec les élus, les élus de LR? Ils sont vraiment convaincus quand même par cette réforme ou pas?
Thomas Ménagé: Ben non, on le voit, il y a les premiers comptes qui sont sortis par un certain nombre de journaux. Il y a aujourd'hui que 18 parlementaires sur 62 des républicains qui sont favorables à cette réforme. Mais ce qu'on voit, c'est qu'aujourd'hui, et c'est ce qui est inquiétant à l'approche de cette commission mixte paritaire, moi, ce que j'ai en tête, c'est qu'on est dans une sorte de république bananière, c'est à dire qu'aujourd'hui ce qui sort, c'est qu'il y a des pressions, des achats de voix, des chantages, que les députés sont appelés directement par des ministres.
Patrick Roger: République bananière ou négociation ? C'est des discussions, ça existe aussi.
Thomas Ménagé: Non mais les négociations c'est une chose. Quand un ministre, comme c'est révélé dans le Parisien, comme Monsieur Le Maire, appelle un député et lui dit on va investir sur tel et tel point sur ta circonscription, c'est de l'achat de voix, c'est à dire que ce sont des gens qui sont en train avec l'argent public, d'acheter des voix, l'argent des Français pour jouer contre les Français et de permettre de faire passer cette réforme par des pratiques qui ne sont pas tolérables dans une démocratie. Aujourd'hui, je considère qu'on ne peut pas accepter qu'un ministre appelle un député pour lui proposer des fonds pour sa circonscription pour permettre de faire passer cette réforme injuste.
Patrick Roger: Oui, c'est ça. Alors, il y a, pour revenir encore à un moment sur la commission mixte paritaire, certains voulaient que ce soit retransmis, que ce soit en direct. Vous vous y étiez favorables ou pas?
Thomas Ménagé: Oui, on était favorables parce que rassemblement national on va défendre la même ligne. On n'est pas, on n'a pas de ligne entre ce qui est public et ce qui est privé et ce qui est à huis clos. Aujourd'hui, on défendra la même ligne que nous avons défendu en séance. Nous avons défendu dans les médias que Marine Le Pen a défendu à la présidentielle que nous allons défendre lors de cette commission mixte paritaire. Après, le problème de ce genre de diffusion des débats, c'est que je vois qu'il y a madame Panot. Mais la France insoumise, c'est que, si on diffuse des débats, même si j'étais favorable parce que j'ai rien à cacher, ça aurait été un bordel pas possible, parce qu'ils ont déjà bordélisé l'Assemblée nationale, parce qu'ils veulent toujours faire des coups, parce que [...]
Patrick Roger: Dès qu'il y a des caméras et les filles se mettent en scène ?
Thomas Ménagé: Bien entendu, ils sont dans une volonté [...] propre. On a montré, je pense, ces derniers mois et depuis le début de ce mandat, qu'on parle quand c'est utile, quand c'est utile pour les Français, quand ça a un intérêt, on n'est pas là pour faire du buzz à pas cher, pour faire mettre le bazar à l'Assemblée nationale, à la différence de la France Insoumise et d'une grosse partie de la NUPES, on n'est pas là pour bordéliser, on est là pour agir dans l'intérêt général, dans l'intérêt des Français.
Patrick Roger: Est ce que vous allez communiquer pour faire suivre en temps réel ce qui se passe lors de cette commission mixte paritaire? Vous pouvez Twitter par exemple, ou pas, ou non, pas retransmettre en vidéo. Ça c'est interdit, non?
Thomas Ménagé: On peut diffuser un certain nombre d'éléments [...]