Olivier Ubertalli publie un nouveau livre, "Grandeur et décadence de la maison Lagardère" (Éditions Seuil).
Olivier Ubertalli : "C’est un polar qui parle de la vie économique et politique de la France des 60 dernières années"
"Ça fait plusieurs années que je tourne autour du groupe Lagardère. Plus précisément depuis le début des années 2000, quand j’ai commencé au quotidien économique Les Échos. Mais surtout lorsque j’ai commencé à enquêter sur le groupe Lagardère pour Le Point et que j’ai rencontré Arnaud Lagardère. J’ai découvert une foule de personnages hauts en couleurs.
Lorsque les milliardaires Vincent Bolloré et Bernard Arnaud sont arrivés en 2020 au capital du groupe Lagardère, la saga a viré au polar. Je me suis dit qu’il y avait de la matière pour un polar qui parle de la vie économique et politique de la France des 60 dernières années", a déclaré Olivier Ubertalli.
"Il n’y a pas beaucoup de journalistes en France qui apprécient Arnaud Lagardère"
"Le groupe Lagardère est un énorme conglomérat. Il y a Hachette, le premier groupe d’édition en français et troisième groupe mondial. Il y a des médias comme la radio Europe 1 et le magazine Paris Match. C’est un groupe qui a beaucoup rétréci avec la mort de Jean-Luc Lagardère en 2003. En vingt ans de règne d’Arnaud Lagardère, son fils, la taille du groupe a été divisée par trois en termes de chiffre d’affaires. Avant, il était à 15 milliards d’euros (il y avait EADS et Airbus), et maintenant il est à 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Il est habitué à être critiqué et a vendu beaucoup de médias. Il n’y a pas beaucoup de journalistes en France qui l’apprécient. Mais c’est un être très difficile à saisir, Arnaud Lagardère. Il est très amical quand vous le rencontrez. Mais si on le regarde uniquement d’un point de vue managérial, c’est quand même une succession de ratés. Le péché originel d’Arnaud Lagardère a été de s’endetter. Et à partir de là, il gère son groupe en fonction de ses dettes. Son autre grande erreur a été d’investir un milliard d’euros dans le sport", a poursuivi Olivier Ubertalli.
"Ce n'est pas Jean-Yves Le Drian qui va bannir en un claquement de doigts RT"
Ce 1er mars 2022, Olivier Ubertalli publie aussi un édito dans Le Point, où il proteste contre la suspension par YouTube des chaînes liées à la télévision russe RT. "Quoi qu’on pense de ce que diffuse RT, on est quand même un pays de la liberté d’expression. Il y a deux choses à distinguer avec RT : 'qui diffuse' et 'qui autorise'. YouTube vient d’annoncer qu’il fermait la chaîne RT, c’est un acteur privé qui décide de son propre chef. Il a le droit, mais ça montre la puissance de YouTube et des GAFA, qui est devenu presque celle d’un État. Pour ce qui est de la diffusion de la chaîne de télévision, il y a une autorité indépendante qui s’appelle l’Arcom (ex-CSA), qui décide de ça. Ce n'est pas Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, ni le président de la Commission européenne, qui vont bannir en un claquement de doigts RT. Il y a des procédures, il faut respecter les procédures, sinon on dit qu’il n’y a plus d’État de droit en France. Il faut respecter le pluralisme des opinions."
À lire aussi :
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans le 10h - midi Sud Radio avec Valérie Expert.