Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, on décrypte le monde. On décrypte le monde avec notre invitée Myriam Benraad. Bonjour.
- Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio. Politologue, spécialiste du Moyen-Orient, professeur en relations internationales à l'université, non moins internationale, l'université Schiller.
- On revient sur la guerre. Dans la bande de Gaza, le chef du Hamas a été tué par Tsal cette semaine jeudi soir, précisément dans une opération militaire.
- Deux jours après, on est d'accord, les combats continuent sur la bande de Gaza et les bombes continuent de tomber sur le territoire.
- Oui, je pense qu'il faut prendre une certaine distance par rapport à ces derniers développements, tout comme d'ailleurs on l'a vu au cours des derniers mois avec d'autres éliminations ciblées qui, certes, portent un coût très important. Hamas, ça, ce n'est pas à remettre en cause, mais qui ne signifie pas du tout la fin de la guerre.
- Et d'ailleurs, je renvoie aux déclarations du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a parlé de début de la fin et non pas de fin de la guerre, sans compter qu'on n'a absolument aucune relance, en réalité une relance sérieuse pour parler autour de la libération des otages et surtout autour des modalités d'en cesser le feu durable dans ce petit territoire, avec par ailleurs, je vais quand même ajouter ce point, l'ouverture du front libanais qui présage d'une guerre encore très longue dans cette partie du monde.
- Oui, dans cette autre partie du monde.
- En tout cas, cette autre partie du Moyen-Orient. Revenons sur la situation sur la bande de Gaza. Est-ce qu'on a une idée de ce qui reste à ce stade du Hamas ? C'est très compliqué, parce qu'il faut quand même dire que derrière l'objectif, en réalité, depuis le début de cette guerre, derrière l'objectif d'élimination, d'anéantissement du Hamas, Israël n'a jamais fourni véritablement de définition précise. Alors on sait qu'évidemment, l'État hébreu vise au premier plan.
- Les dirigeants, les idéologues, je dirais les figures, les têtes de fil de ce mouvement. Mais c'est un mouvement qui s'est profondément ancré dans la bande de Gaza, qui certes aujourd'hui a perdu ses chefs, qui a perdu un soutien significatif de la population compte tenu de l'ampleur des destructions, mais qui a les moyens, les capacités de se reconstituer, même de manière, je dirais, minimale, mais enfin suffisamment sérieuse pour empêcher toute stabilisation dans ce territoire.
- Et puis d'ajouter un point que je développe.
- Il va y avoir évidemment, à l'issue de cette guerre, un immense sentiment, un immense désir de vengeance parmi un certain nombre de Gazaouis et plus largement de Palestiniens, qui va encore une fois alimenter ce cycle de représailles au long cours.
- Alors vous disiez il y a quelques instants, et on l'entend peu, le Hamas a perdu une bonne partie de son soutien auprès de la population Gazaoui du fait des destructions entraînées par la riposte israélienne au massacre du 7 octobre.
- Est-ce qu'on en a des preuves ou pas à ce stade de cette perte...
Transcription générée par IA