Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio, on décrypte le monde. On décrypte le monde et on décrypte la dissuasion nucléaire française et son avenir.
- On en parle avec notre invité, le général Jean-Paul Palomé-Rose. Bonjour, mon général.
- Bonjour. Et bienvenue sur Sud Radio.
- Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et commandant suprême allié à la transformation de l'OTAN.
- Ça fait deux casquettes qui sont particulièrement importants pour nous aider à décrypter ce qui se passe en ce moment.
- C'était il y a quelques jours Emmanuel Macron s'adresser à la nation avec notamment cette déclaration qui a fait énormément réagir.
- Et pas seulement en France. Je cite « Répondant à l'appel historique du futur chancelier allemand Friedrich Merz, j'ai décidé d'ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen ».
- Alors on va essayer de revenir avec vous sur des définitions très concrètes pour expliquer un peu à tous ceux qui nous écoutent ce qui se passe, ce qui se fait aujourd'hui, ce qui pourrait se faire.
- Demain, et aussi en tentant de le dédramatiser.
- Quand on parle de dissuasion nucléaire française, aujourd'hui, dans quel cas, aujourd'hui, en l'état actuel de la doctrine, dans quel cas la France aurait pu être amenée à se servir de son arme nucléaire ? C'est assez simple. C'est dans le cas où le président de la République, entouré, il est vrai, des chefs militaires et de son gouvernement, il est vrai que les intérêts vitaux sont engagés. Donc il s'agit de préserver nos intérêts vitaux.
- Évidemment, c'est un concept assez large, assez vague.
- Ça a été voulu comme ça par les pères fondateurs et en particulier par le général de Gaulle qui, en 1964, a mis en œuvre cette composante de dissuasion.
- On doit beaucoup à l'histoire, mais là, c'était un virage extraordinaire.
- Et aujourd'hui, nous faisons reposer cette dissuasion sur deux composantes qui sont complémentaires.
- Des sous-marins nucléaires lanceurs d'engin qui sont stratégiques et des avions de combat, des Rafales, qui apportent des missiles très performants, extrêmement performants et qui peuvent à la fois aller frapper aussi dans la profondeur et montrer la résolution du pays. Donc ce n'est pas tout ou rien, mais c'est fondé sur le principe.
- Et ça, c'est extrêmement important dans le débat d'aujourd'hui d'intérêts vitaux.
- Alors les intérêts vitaux, justement, ça laisse court à l'interprétation.
- C'est pour ça qu'on va voir ce qui pourrait changer.
- Un point d'abord très concret, très pratico-pratique.
- La composante à la fois aérienne et sous-marine de la dissuasion nucléaire, c'est une part très importante, et ce depuis longtemps, du budget militaire français.
- Oui, alors c'est vrai, ça ne nous a pas échappé pour le moins.
- Moi, j'ai participé comme chef d'état-major de l'armée de l'air à la modernisation de la composante aéroportée.
- Alors d'abord, oui, mais ça nous donne accès.
- Très fermé, et ça nous donne une voie prépondérante, comme on le voit aujourd'hui, dans toute discussion géostratégique et dans toute discussion pour la paix.
- Donc c'est quand même une garantie de sécurité énorme.
- Si je prends uniquement la composante aéroportée que j'ai commandée, que j'ai dirigée, on a tout fait pour faire converger les besoins.
- Et par exemple, le Rafale, qui est un avion polyvalent, peut emporter, emporte la bombe nucléaire, aussi bien qu'assure des missions de défense.
- Des missions de défense aérienne, de protection de notre territoire, ou des missions de profondeur, comme on l'a vu sur certains tiers de l'opération.
- Donc on a essayé vraiment d'optimiser.
- Et on a réduit aussi, il y a quelques années, la composante d'un tiers.
- Donc on a essayé de trouver vraiment le juste équilibre, de manière à ce que cette composante, elle pèse forcément, parce qu'on ne rentre pas dans la cour des grands gratuitement, et il n'y a pas de voyage gratuit là-dedans.
- Mais qu'elle soit aussi extrêmement utile pour...
- Pour les composantes plastiques, je dirais.
- Alors, pendant les 30 dernières années, les forces armées, vous l'avez vécu en première ligne, si j'ose dire, ont subi de fortes baisses budgétaires.
- Est-ce que la dissuasion nucléaire française, au moins celle qui existe toujours aujourd'hui, à savoir aérienne et sous-marine, en a souffert aussi ou pas ? Parce que c'est...
Transcription générée par IA