Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, on décrypte le monde. On décrypte le monde et les solutions avancées par la France et la Grande-Bretagne pour réassurer l'Ukraine.
- C'est le terme qui a été choisi. On en parle avec notre invité, le général Pierre de Jong. Bonjour, Pierre de Jong.
- Bonjour. Et bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes vice-président de l'Institut Temis, spécialiste de géopolitique, notamment ancien des troupes de marine. C'est important de le rappeler. Emmanuel Macron, qui veut prévoir des forces de réassurance en Ukraine franco-britannique qui seraient positionnées dans des endroits stratégiques préidentifiés avec les Ukrainiens, avec un caractère de dissuasion à l'égard d'une potentielle nouvelle agression russe.
- Ça, c'est le terme technique tel qu'il a été employé. Quel type de force cela pourrait représenter ? Toutes les armées seraient représentées, parce que...
- Maintenant, bien évidemment, il y a une urgence, entre guillemets, terrestre. Donc on peut imaginer qu'il y ait des forces terrestres qui se déploient.
- Actuellement, vous savez qu'on a une mission très importante qui est à quasiment 1 000 hommes en Roumanie.
- Donc elles pourraient se déployer ou se prolonger en direction de l'Ukraine dans différents endroits. Le deuxième point, c'est l'armée de l'air.
- Évidemment, nos pilotes sont également déjà présents dans l'est de l'Europe. Ils pourraient éventuellement se déployer.
- Évidemment, il faudrait renforcer tous ces dispositifs. Et puis évidemment, en mer Noire, un autre dispositif, c'est qu'on pourrait imaginer qu'une partie de la marine, comment dire, participe à la surveillance du saisie-le-feu.
- Et pourquoi pas ? Par exemple, sauf qu'Emmanuel Macron s'empresse d'ajouter, et la France en tout cas, qu'envoyer des troupes en Ukraine, si on le faisait, ne devrait pas réduire notre effort de renforcement du flanc est de l'OTAN, c'est-à-dire notamment les troupes en Roumanie. Est-ce qu'on a les moyens d'envoyer beaucoup de soldats en Ukraine ? Le problème, c'est tout dépend de ce qu'on veut y faire, bien évidemment. Mais si on parle de volume, très concrètement, on a une armée de terre vaillante, qui est bien formée, etc. Mais le problème, c'est qu'elle est faible en effectifs. On est aujourd'hui capables de projeter...
- On a 6 brigades de combat, je parle de l'armée de terre, 6 brigades de combat, avec en gros 20 000 hommes en soutien, ce qui veut dire que globalement, on pourrait projeter 10 000 hommes pour rester dans la durée, parce qu'une mission comme ça, elle ne s'improvise pas, un. Et puis deux, surtout, elle doit s'inscrire dans la durée. Et là, effectivement, il faut les effectifs.
- Et vous savez que quand vous projetez 10 000 hommes, il faut que 10 000 autres se préparent. Et puis si ça dure dans le temps, il y a 10 000 qui viennent de rentrer. Donc en fait, ça bloque globalement 30 000 hommes, ce qui est considérable.
- Et ces 30 000 hommes, on irait les chercher où, par exemple ? Parce que j'imagine bien que si on positionne des hommes dans l'est de l'Europe ou alors en Ukraine, ça veut dire qu'ils n'assurent pas d'autres missions qui sont les leurs en ce moment.
- Alors aujourd'hui, on a les effectifs pour projeter 5 ou 10 000 hommes sans problème. Rappelez-vous, il y a encore quelque temps, on avait encore une mission Barkhane au Mali. Donc on est capable de projeter. Le problème, c'est la durée.
- Sauf que ça avait été fait, pardonnez-moi, mon colonel.
- Avec l'aide logistique massive des Etats-Unis, il n'est pas garanti du tout que les Américains nous aident cette fois-ci ? Alors ça, c'est la mise en place. Effectivement, les Français ont deux problèmes.
- Un, les questions logistiques, les questions de transport stratégique. Donc il faut des avions gros porteurs.
- Il en faut un grand nombre. Et puis il y a une partie très importante pour laquelle on est performant, mais on est relativement limité.
- C'est la partie ISR, tout ce qui est intelligence, renseignement, etc. Donc en fait, dans ce domaine-là, on est relativement faible.
- Et là, bien évidemment, est-ce qu'on peut faire sans ? Je ne sais pas. Il faut aller travailler le sujet.
- Je sais que le ministère de la Défense, le ministère des Armées dit que c'est possible en partie.
- Mais bien évidemment, sur...
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