Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, on décrypte le monde. On décrypte le monde avec notre invité, le colonel Pierre de Jong. Bonjour.
- Bonjour. Vice-président de l'Institut Témis, spécialiste de géopolitique et ancien des troupes de marine.
- Les États-Unis s'impatientent. On avait entendu Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine claironner qu'il obtiendrait la paix entre la Russie et l'Ukraine en 24 heures et qu'elle serait signée dans les 100 premiers jours de son mandat.
- Aujourd'hui, les États-Unis s'impatientent. Marco Rubio, le secrétaire d'État américain, dit que les États-Unis ont d'autres priorités et que si ça piétine toujours, ils pourraient passer à autre chose.
- Alors avant qu'on revienne avec vous sur ce qui se passe en ce moment sur le front, est-ce que ça signifie qu'un cessez-le-feu ou une trêve négociée par les États-Unis entre la Russie et l'Ukraine, eh bien cette perspective s'éloigne grandement en ce moment ? Mais en fait, ça veut dire... Donc la situation actuelle veut dire simplement qu'il est beaucoup plus difficile que Trump l'imaginait.
- Il est beaucoup plus difficile de... Comment dire ? De signer un accord avec les Russes.
- En fait, c'est ce qu'on appelle le mur de la réalité, le mur, comment dire, des diplomaties, je dirais, contradictoires entre les Russes et les Américains, évidemment les Européens. Donc on voit bien que ce mur est infranchissable actuellement.
- Il faut trouver d'autres conditions. D'ailleurs, c'est ce qui explique la visite de Max Rubio, de Marc Rubio, à Paris la semaine dernière.
- Oui. Marco Rubio, le secrétaire d'État à Paris, qui s'est entretenu avec des responsables français, il est revenu assez optimiste en mettant même l'Europe au centre du jeu dans le cadre de ses négociations.
- Il a jugé, je cite, Tout d'abord, l'Europe est aujourd'hui la roue de secours. On voit bien que c'est une option qui n'avait pas été choisie par Trump et qui, aujourd'hui, rentre en lice, puisqu'en fait, aujourd'hui, les Américains sont, je dirais, pas bloqués.
- En tout cas, ils n'ont pas le retour qu'ils espéraient de Poutine. Et donc ils vont essayer de jouer une autre carte, puisqu'on voit bien que les Européens sont plutôt actifs dans le cadre d'une résolution. Ils cherchent à être des acteurs, dans cette résolution. Encore une fois, les Américains vont jouer cette séquence. Par contre, ce qui est très inquiétant, en tout cas, c'est un signe, c'est le fait que Marco Rubio est très concrètement et dit qu'éventuellement, si ça n'avançait pas, il ferait autre chose. Et donc on peut imaginer quelque part que Trump ait donné comme injonction à sa diplomatie de faire ce qu'il y avait à faire dans le court terme. Et à partir de là, si ça ne fonctionne pas, basta, comme on dit, il ferait autre chose. Et ça, c'est inquiétant, parce qu'on risque de se retrouver, un, les Ukrainiens sans l'aide américaine et les Européens en première ligne.
- Donc ça veut dire tout simplement qu'il n'est pas à exclure que les États-Unis lâchent l'Ukraine militairement et économiquement, alors même qu'on apprend qu'ils sont à deux doigts de signer un accord sur les minerais ukrainiens ? Alors ça, c'est le risque. Mais ça, c'est deux domaines différents. Le premier, c'est le domaine de la stratégie, de la diplomatie.
- Et là, on voit bien qu'on est sur un jeu d'annonce quelque part. Et donc encore une fois, ils laissent supposer la possibilité que... En tout cas, les Américains laissent supposer la possibilité d'abandonner l'Ukraine. Bien évidemment, il y a cette espèce de négociation sur les terres rares qui est en cours. Mais il y a deux points très importants.
- D'abord, cet accord est plutôt... Je dirais qu'il est plutôt « faible », entre guillemets, puisqu'encore une fois, l'extraction, l'exploitation des émetteurs rares n'est pas réellement d'actualité. On est sur un contrat cadre qui est relativement léger.
- Et donc ça, ça laisse supposer aux Ukrainiens... Pour laisser supposer aux Ukrainiens que les Américains se désintéresseraient quelque part des terres rares. Personnellement, je pense qu'ils n'ont pas réellement besoin des terres rares.
- C'est vraiment Trump qui veut un échange, une coopération.
- Contrepartie, si vous voulez, à l'effort américain, tout simplement. C'est ça l'effet risque aujourd'hui.
- Pour expliquer aux États-Unis que lui a obtenu...
Transcription générée par IA