La Jaguar Type E fascine depuis plus d’un demi-siècle. C’est un chef d’œuvre de style, un bijou mécanique et sans doute la plus belle voiture du 20ème siècle. En fait, on manque de superlatifs pour la décrire, et plus encore lorsqu’on a pris son volant.
Essai « Classic » : Jaguar Type E série 1
La Jaguar Type E fascine depuis plus de 60 ans, c'est un chef-d'œuvre de style, un bijou mécanique et sans doute la plus belle voiture du 20ème siècle. "C’est la plus belle voiture du monde !", s'exclama Enzo Ferrari en découvrant le coupé Type E lors de sa présentation au salon de Genève 1961.
Notre modèle est une série 1 de 1967, reconnaissable à ses phares carénés à l’avant et, à l’arrière, aux petits feux de signalisation en flèche et aux demi-parechocs. La Type E est un modèle à part, avec son long capot, ses carénages de phares, son absence d’arêtes vives, sa ligne basse et son pare-brise panoramique très incliné, évoquant un avion. Il est à noter que Malcolm Sayer, l'ingénieur ayant "dessiné" l'auto, était ingénieur aéronautique pendant la Seconde Guerre mondiale, et son objectif premier était l'efficacité plutôt que la beauté.
La voiture mesure 4,46 m de long, avec un capot de 2 m, mais seulement 1,66 m de large. Disponible en coupé et en cabriolet, le coupé se distingue par sa ligne originale, son toit en pente douce et son coffre s'ouvrant verticalement avec des charnières du côté gauche. Le coffre est spacieux, offrant plus de place pour les bagages que pour les passagers.
La Type E possède une architecture proche de celle d'un avion, avec une caisse arrière monocoque sur laquelle est greffé un châssis tubulaire à l'avant, supportant les trains roulants, le moteur et la boîte de vitesses. Sous le capot se trouve un moteur 6 cylindres qui a remporté 5 fois les 24 heures du Mans, développant 265 ch et 384 Nm de couple dans sa version 4,2 L, avec un refroidissement amélioré par un gros radiateur en aluminium et un énorme ventilateur électrique. Le freinage a également été amélioré avec des étriers de frein 4 pistons sur les disques avant.
Le châssis, hérité de la compétition, comporte une double triangulation avant et un essieu arrière à roues indépendantes. L'accès à bord est quelque peu acrobatique en raison des portes étroites, du toit bas et des bas de caisse volumineux. L'intérieur offre un espace confiné, favorisant le cabriolet pour les gabarits plus imposants. Le tableau de bord évoque celui d'un avion, avec deux immenses compteurs, un tachymètre gradué jusqu'à 260 km/h et un compte-tours, ainsi qu'une multitude de manomètres.
La voiture est équipée d'une boîte à 5 rapports Getrag, offrant un démarrage par un contacteur à pression au tableau de bord. Le moteur émet un grondement sourd, offrant un confort remarquable grâce aux suspensions et à la souplesse du 6 cylindres. Les performances sont également au rendez-vous, avec une accélération de 0 à 100 km/h en 7 secondes et une reprise aisée à toutes les vitesses.
Malgré ses qualités, la Type E présente quelques défauts, notamment une montée en température du moteur en été, transformant l'habitacle en fournaise, et une exigence d'entretien méticuleux. Mais comme avec tout top model, des efforts sont nécessaires pour entretenir cette belle voiture.
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