Retranscription des premières minutes du podcast :
- Daniel Simeca, bonjour. Bonjour, bonjour à tous.
- Médecin généraliste sur Sud Radio. Bon, il n'y a pas... Vous, là où vous vous trouvez en ce moment, heureusement, le temps est quand même beaucoup plus calme que ce que nos amis réunionnais ont vécu hier.
- On parle de l'ostéopathie et du risque qu'elle peut entraîner sur les nourrissons quand elle est pratiquée, notamment au niveau de la tête. Alors c'est une alerte qui avait été lancée déjà par l'Académie de médecine il y a plusieurs mois, et le sujet revient sur le devant de la scène. Pourquoi, Daniel Simeca ? C'est pas l'ostéopathie en elle-même qui est remise en cause, puisque c'est une thérapeutique qui a ses indications et ses intérêts. C'est la pratique de l'ostéopathie, premièrement par des praticiens qui ne sont pas des professionnels de santé. Ils sont ce que j'appellerais des non-nons.
- Ils ne sont pas médecins, mais ils n'ont pas non plus une profession telle que « sage-femme » par exemple, ou infirmière, infirmier, d'une part. Et d'autre part, c'est sur une population particulièrement fragile.
- En général, cette ostéopathie dite « crânienne », qui agit aussi sur le ventre, sur des tensions viscérales, elle peut tout à fait être pratiquée lorsque c'est par exemple par un pédiatre, par quelqu'un qui a déjà une formation médicale et qui est à même de faire un diagnostic. Vous savez, lorsqu'un nourrisson, à ce tort de douleur, d'abord il ne dit pas « j'ai mal au ventre », mais lorsqu'il se dort les fameuses coliques du nourrisson, eh bien, il y a quand même, si on est pédiatre, si on est sage-femme, on a quand même une certaine habitude pour faire la différence entre une simple colique du nourrisson et autre chose. Par exemple, une maladie grave comme l'invagination de l'intestin. Donc, c'est la pratique par des non-professionnels de santé qui posent problème. Ce n'est pas la thérapeutique en elle-même, et puis c'est cette population particulièrement fragile.
- Voilà. Donc, la pratique, justement, qu'est-ce qu'il faut, qu'est-ce qu'on peut laisser faire et qu'est-ce qu'on ne peut pas laisser faire ? Alors, d'abord, sur un nourrisson, je crois qu'il ne faut pas chercher à soigner des symptômes. Parce que là, il y a effectivement une absence de preuves. Absence de preuves, ce n'est pas preuve d'absence, mais une absence de preuves d'efficacité dans les histoires de reflux, dans les histoires de coliques du nourrisson, de pleurs, d'insomnie, etc. Il n'y a pas de preuves.
- Dans un sens de bien-être général, ça peut effectivement, entre de bonnes mains, être pratiqué de façon douce.
- Mais vous pensez bien qu'un crâne de nourrisson, c'est entièrement, c'est que du cartilage. Par exemple, les allégations sur la forme du crâne, un crâne de nourrisson, de toute façon, la plupart du temps, ça se remet tout seul au bout de quelques temps, même si le passage dans la filière maternelle a été...
- un peu dur, un peu raide.
- Voilà. Donc, en tout cas, ça, on ne touche pas, évidemment, à ce niveau-là. L'Académie de médecine qui avait aussi demandé à ce qu'il y ait moins de gestes au niveau abdominal du corps. Pourquoi abdominal ? Eh bien, parce que lorsqu'on manipule... Moi, vous savez, j'ai l'habitude de... Lorsque j'examine des nouveaux-nés, des nouveaux-nés en cabinet de ville, on n'en a pas vraiment de nouveaux-nés, mais des nourrissons. Et j'explique au moment comment pouvoir faire un massage très doux, très superficiel du ventre pour... Déjà, pour calmer le bébé, pour avoir un contact peau à peau, pour éventuellement favoriser une selle.
- Mais ça doit être extrêmement doux. De la même manière, vous avez sous les doigts une rate, un foie, des organes très fragiles et une espèce de pétrissage un peu intempestif par des mains qui ne seraient pas correctement formées. Oui, ça peut poser problème.
- Oui, ça relève du bon sens, évidemment, parce qu'ils sont fragiles.
- Ces petits pères, c'est ce qu'il faut se rappeler. Dernier point, Daniel Simeca, parce que je pense que beaucoup d'auditeurs de Sud Radio l'ont vécu.
- Quand on a un bébé, un tout petit bébé comme ça qui pleure, on ne sait pas où il a mal, on ne sait pas ce...
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