Retranscription des premières minutes :
- Faut-il supprimer la notice papier des boîtes de médicaments ? Non, répondent en chœur plusieurs associations de consommateurs, des associations aussi d'usagers, de patients tout simplement. À quoi elles servent, ces notices ? Par quoi peut-on les remplacer si on le fait ? Et surtout, quels conseils on doit garder ? On en parle avec notre médecin Daniel Simeca. Bonjour.
- Bonjour. Bonjour à tous. Et bienvenue sur Sud Radio. Cette fichue notice papier qu'il y a dans les médicaments, à chaque fois, moi, j'ouvre la boîte de médicaments du mauvais côté. Je veux faire sortir les gélules. Et c'est le bout de papier que j'ouvre qui arrive.
- Ça, ça arrive, je pense, à tout le monde. Pourquoi elle est si importante, cette notice, Daniel Simeca ? Écoutez, c'est quand même toujours important que le patient soit informé. L'air du patient qui ne savait rien et qui obéissait au doigt et à l'œil est révolu. Bien sûr, un médecin doit savoir exactement ce qu'il prescrit à son patient. Bien sûr, il y a le parapluie du pharmacien qui a une responsabilité.
- Si le médecin... Personne n'est infaillible. Si le médecin fait une erreur de dosage ou une association de médicaments, le pharmacien est là pour dire attention.
- Mais il y a le troisième élément qui est le patient lui-même, qui n'est pas juste un objet qui avale, mais qui est un être pensant et qui doit comprendre à quoi sert le médicament.
- Quel est aussi dans les notices le nom de la molécule ? Vous savez que maintenant, on est à l'ère des génériques. Et pour une même amoxycyline, on peut avoir plusieurs noms pour un même paracétamol. Les effets secondaires, les associations de médicaments... Parce que le patient, des fois, il ne dit pas tout.
- Il voit plusieurs médecins. C'est intéressant qu'il puisse se rendre compte que tel traitement soit fait doublon, soit est contre-indiqué.
- Oui. Bon, alors après, il faut aussi qu'on soit logique, hein, Daniel Simeca. Aujourd'hui, je tombe sur une vieille boîte de médicaments pas encore périmée.
- Je vois juste le nom. Je tape le nom dans Google. En général, ça me dit à quoi ça sert. Ça me dit aussi quelles sont les préconisations. Ça me dit les risques à éviter.
- Pour un geek comme... Vous êtes gentil, quand même. J'ai parlé de Google. Mais je crois... Non, il y a quand même encore des retards dans le...
- dans la numérisation de la population. Et je crois qu'il ne faut pas infliger la double peine. Et c'est pour ça que moi, je soutiens un peu le fait que cette suppression soit trop brutale.
- Non pas... C'est intéressant d'économiser le papier. C'est intéressant de passer au numérique. Mais pas de façon brutale et comme ça, comme un coup près, parce qu'il y a un certain nombre de gens qui vont se retrouver.
- Et encore une fois, peut-être ceux qui sont en décalage culturel, qui ont... Et puis il y a aussi...
- L'histoire des zones blanches en France. Bon, la couverture n'est pas partout. Bon, moi, je suis francilien. J'en sais rien. Mais je crois que c'est quand même important de conserver encore un petit peu et de faire un passage, une pédagogie, une pédagogie du patient. La notice, elle sert à ça. Nous, les premiers, les médecins, des fois, on rouspète, on râle après les notices parce que les patients ne veulent pas prendre le médicament parce qu'ils ont lu sur la notice que... Et c'est vrai que cette notice, elle sert à ça.
- Cette notice nous agace en même temps. Vous aussi, ça vous agace ? Mais vous voyez. Vous voyez quand même. Elle est nécessaire. Elle est nécessaire.
- Alors, on va rappeler ce qu'il y a d'ailleurs sur ces notices des médicaments parce que ce ne sont pas des informations anodines. D'abord, il y a les contre-indications.
- Si vous êtes allergique à ceci, cela, si vous êtes enceinte, par exemple, ne le prenez pas. Si vous prenez la route, ça, ce sont des conseils de prudence qui sont très importants à respecter.
- On est d'accord, Daniel Simeca ? Oui, absolument. D'un autre côté, votre médecin, il vous les aura donnés avant. On est...
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