Par Michèle Vianès
En Afghanistan, le régime taliban réduit les femmes au silence
En Afghanistan, le régime taliban réduit les femmes au silence - Regards de femmes
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio Regards de Femmes, Michel Vianès.
- Regards de Femmes à défaut de voix féminine, on parle d'un scandale, d'un drame qui se déroule en ce moment même en Afghanistan.
- Bonjour Michel Vianès.
- Bonjour Jean-Marie.
- Vous êtes la présidente de l'organisation non-gouvernementale Regards de Femmes.
- Alors on le sait évidemment, depuis la reprise du pouvoir des talibans en Afghanistan il y a trois ans, les droits des femmes se réduisent à peau de chagrin.
- Mais alors là, la dernière décision qui a été prise par le régime taliban est tout simplement surréaliste, puisque un nouvel interdit que vous allez nous détailler est tombé sur les femmes afghanes.
- Oui, cette condition gérée à l'infra-humaine qui est imposée aux femmes par les talibans a atteint des sommets vertigineux.
- Après avoir interdit aux filles d'aller à l'école, aux femmes de travailler, d'aller au bain public, c'est-à-dire de ne pas rencontrer les autres femmes, il ne faut pas qu'elles se rencontrent entre elles, de se déplacer.
- C'est sans chaperon, sans le maram, avoir rétabli ce fameux ministère de la vertu et de la repression du vice.
- Après avoir poussé la violence envers les femmes jusqu'à décapiter des mannequins en vitrine et le montrer au monde entier, vous vous en souvenez, les talibans viennent d'inscrire dans la loi un nouvel interdit pour opprimer encore davantage les afghanes et les réduire au silence mais au sens propre, c'est-à-dire les empêcher désormais de faire entendre leur voix en public et en public.
- Meryl Streep a dénoncé le fait que les oiseaux peuvent chanter à Kaboul, mais pas les femmes.
- Donc les femmes n'ont plus le droit de parler, en tout cas à voix haute.
- Voilà ce qui se passe concrètement.
- Les conséquences, c'est quoi ? Alors dans le climat de violences traditionnelles et institutionnelles, donc la centaine de règles qui censurent et briment les femmes et les filles à chaque instant de leur vie quotidienne, eh bien elles n'entraînent pas vraiment de réaction visible de la part des hommes afghans.
- Et face à la famine et à la misère, les femmes sont perdues aux talibans pour régler par exemple des frais d'hospitalisation d'un fils victime d'un accident ou pour manger tout simplement.
- Les familles vendent leurs filles à celles qui ne peuvent pas avoir d'enfants ou à des hommes beaucoup plus âgés qui en feront leur femme.
- Et ces enfants, d'après les associations qui restent encore en Afghanistan, elles vont subir viol en chaîne, grossesse en série, eh bien jusqu'à ce que mort s'en suive.
- Et quand on se rappelle les premières réactions autour des talibans, notamment en Occident, ce sont des talibans modérés qui sont revenus au pouvoir.
- Alors voilà ce que c'est que la modération.
- Les réactions internationales à cette nouvelle, c'est quoi ? Eh bien alors pour l'ONU, le régime plante, je dirais, c'est leur expression, le dernier clou dans le cercueil.
- Donc c'est clair.
- Dans le cercueil des femmes.
- Et qualifie donc cette application rigoriste de la loi islamiste, liberticide pour...
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