Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio Regarde Femme, Michel Vianesse.
- Bonjour Michel.
- Bonjour Jean-Marie.
- Fondatrice de l'organisation non-gouvernementale Regarde Femme.
- Ma chère Michel, cette semaine vous ne pouviez pas ne pas revenir sur la commémoration des attentats de Charlie Hebdo.
- Regarde Femme, qui est une association féministe, laïque, républicaine et universaliste, a toujours été Charlie, l'est toujours et le sera toujours, je dirais, à jamais.
- Parce que, comme Charlie, à notre manière, bien sûr, nous dénonçons l'instrumentalisation de ces principes émancipateurs auxquels on va ajouter des adjectifs pour les déqualifier, les dénaturer.
- Alors on parle de féminisme intersectionnel, comme si le féminisme ne concernait pas toutes les femmes et les filles.
- On va parler de laïcité ouverte, comme si la laïcité, cet idéal de liberté de pensée et de conscience pouvait être fermé.
- La république peut même jusqu'à être qualifiée.
- Il y a l'islamisme par l'Iran, un islamisme sans doute modéré, et l'universalisme, universaliste, qui devient relativiste.
- Ce fameux relativisme culturel, ce racisme qui empêche les personnes d'avoir accès aux droits humains universels parce qu'elles, ou ils, sont nées ou originaires de pays, justement, où les droits humains ne sont pas respectés.
- Alors justement, on parle beaucoup de respect, de manque de respect envers la religion.
- Les caricaturistes, qu'est-ce que ça vous évoque ? Eh bien, pour moi, il y a vraiment confusion.
- Il y a un malgame entre la religion et les personnes qui y croient.
- La religion, ce n'est pas une identité.
- C'est une croyance, c'est une opinion.
- Et comme toutes les opinions, elle peut être interrogée, critiquée.
- On peut y croire, la partager, en changer, l'abandonner.
- Et donc, justement, le dessin de presse ou la caricature permettent de s'interroger, de réfléchir, de dire non à ses propres croyances.
- D'ailleurs, pour cela, qu'ils sont considérés comme dangereux par tous les régimes totalitaires.
- Et puis, en tout état de cause, personne n'est obligé d'aimer un dessin.
- En revanche, si on est vraiment sûr de sa foi, elle ne risque pas d'être émoussée par un pauvre petit dessin.
- Quoi qu'il en soit, qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui, dix ans après les attentats de Charlie ? Eh bien, après les assassinats de Charlie, de Clarisse Jean-Philippe, de l'hypercachère, les attentats du Bataclan, les terrasses, Nice, le 14 juillet et puis d'autres, les assassinats surtout de nos professeurs, Samuel Patier, Dominique Bernard, eh bien, la peur s'installe et elle s'installe partout.
- Sans oublier d'ailleurs le père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray.
- Exactement. Et un quart des Français aujourd'hui considèrent qu'on ne peut pas dire ou caricaturer n'importe quoi sous couvert de liberté d'expression.
- Et ce pourcentage passe à un tiers chez les jeunes entre 18 et 34 ans.
- Donc là, ça devient...
- dramatique parce qu'il n'y a plus de liberté de pensée, plus de liberté de conscience.
- Et cela s'observe malheureusement partout dans le monde.
- Et je pense en particulier à la réaction de l'Allemagne déclarant qu'il fallait être pragmatique quand le nouveau chef syrien refuse de serrer la main d'une de ses ministres.
- C'est un exemple...
Transcription générée par IA