Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
- Elisabeth Lévy, bonjour Elisabeth.
- Bonjour Patrick, bonjour à tous.
- Alors, il y a le débat actuellement sur le réarmement, l'Europe, la France.
- Vous allez nous expliquer pourquoi vous avez le sentiment quand même que ce réarmement et que la France se réarme est important.
- Alors on dirait que les Européens se réveillent d'un long sommeil.
- Alors pas sous le fou que baisait d'un prince charmant, c'est plutôt du genre torgnole.
- Mais François Bayrou hier pendant le débat sur l'Ukraine à l'Assemblée a résumé en quelque sorte l'illusion post-nationale et post-historique dans laquelle baignent nos élites dirigeantes depuis fort longtemps.
- Depuis 1945, a-t-il dit, l'Europe, l'Occident, la communauté des nations vivaient avec l'idée qu'une loi internationale régissait des relations internationales.
- Et c'est encore plus vrai, elle est encore plus prégnante cette illusion depuis la fin de la guerre froide où on nous a annoncé, comme Francis Fukuyama.
- Par exemple, l'avènement d'un monde pacifié par le droit, le commerce, la démocratie et le capitalisme, main dans la main, allait régner sur le monde.
- Alors à l'époque, il y avait un dicton dans la communauté stratégique, c'était les Etats-Unis sont le maître idéal, ils sont riches et ils sont loin.
- Dans leur grande salle de gym, c'est le philosophe Peter Sloterdijk qui dit ça, les Européens et notamment les Français pouvaient s'adonner à la consommation financée par l'Etat provident, enfin subventionnée par l'Etat, c'est ce qu'on a appelé, vous vous rappelez, les dividendes de la paix.
- Et ils n'ont jamais voulu entendre les prédécesseurs de Donald Trump, parce que ce n'est pas une rupture complète de ce point de vue-là, qui exigeait tous, ce qui semble d'ailleurs assez normal, un partage du fardeau.
- Je ne suis pas sûr en réalité que les Américains vont quitter demain l'Alliance Atlantique et notamment l'article 5 du traité qui suppose que si un Etat est attaqué, tous les autres lui portent.
- En revanche, il est probable que les 80 000 soldats américains basés en Europe vont plier bagage et que les Européens vont devoir payer.
- C'est ça, alors nous ne sommes pas sans guerre quand même avec la Russie, pour l'instant.
- Non, non, non, mais moi je crois pas, il ne s'agit pas de faire la guerre, il ne s'agit pas non plus de brailler que Poutine c'est Hitler, il s'agit de pouvoir se défendre en vertu du bon vieux principe, si tu veux, la paix prépare la guerre, ça n'a rien à changer.
- Oui, mais au-delà même de Poutine, de Trump, de Zelensky et de l'Ukraine, et bien dans un monde de carnivores, comme le disait le président, le nôtre, les herbivores seront tous vassalisés.
- Si on veut que la France redevienne, comme le souhaite Marine Le Pen par exemple, une puissance d'équilibre, ça c'est le grand mantra gaullien, et bien elle doit être respectée, elle doit faire peur, c'est comme ça les relations internationales.
- Il devrait donc y avoir une union sacrée pour augmenter notre puissance militaire, améliorer et moderniser nos pays, améliorer nos forces de défense, or, on voit par exemple les communistes qui retrouvent leur pacifisme bêlant, ailleurs on a eu le roi Fabien Roussel, le sympathique Fabien Roussel, qui nous expliquant qu'il fallait plutôt construire des écoles que des usines d'armement, Jean-Luc Mélenchon fustige l'impérialisme américain, qui est plus problématique semble-t-il pour lui que le russe ou le chinois, à vrai dire la droite est divisée, le rassemblement national est divisé, ça sème un peu le bazar comme toujours d'ailleurs ces histoires dans notre pays, à vrai dire la droite est divisée, le rassemblement national est divisée, ça sème un peu le bazar comme toujours d'ailleurs ces histoires dans notre pays, et les macronistes en profitent pour ressortir des tiroirs la défense européenne, ce qui revient à abandonner une illusion pour plonger dans une autre, pourquoi ? Parce que la défense c'est la souveraineté, et la souveraineté c'est les nations, bien sûr il peut y avoir des coopérations, des alliances, des engagements communs, y compris même de l'inter-armes comme on dit dans les armées, c'est-à-dire des divisions qui peuvent éventuellement se projeter ensemble sur tel ou tel théâtre, peut-être...
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