Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Benjamin Gleize.
- Il est 8h13, bonjour Jean-François Kili.
- Bonjour Benjamin.
- Vous remplacez donc exceptionnellement Guy Carlier ce matin qui va bien qu'on salue et qu'on retrouvera la semaine prochaine.
- C'est un honneur, vous lui rendez hommage puisque vous allez nous dire un peu comme ce qu'il fait d'habitude, ce que vous avez retenu de la semaine.
- Et notamment la disparition d'une grande figure de la vie politique passée au second plan dans une actualité dominée, on le sait, par l'Ukraine.
- Et puis aussi la démission d'une maire emblématique à un nom des municipales, deux personnalités et une époque révolue, Jean-François.
- Oui, nostalgie vous disiez. Nous avions prévu de nous revoir en ce début d'année quand la mort de Jean-Louis Debré, parce qu'il est question de lui, a été annoncée mardi matin.
- Je vous avoue, comme beaucoup de gens, avoir ressenti une grande tristesse avec sa disparition.
- C'est une certaine idée de la France qui s'en est allée, celle que nous aimons évoquer avec cette pointe de nostalgie qui agace beaucoup.
- Et de monde, il faut le dire à chaque fois. Mais c'est un peu les Trente Glorieuses.
- Vous savez, c'est l'époque où la France était regardée à l'Est. Il y avait ce rideau de fer. Ça a duré des décennies, cette histoire.
- C'est cette époque qui n'est plus là. Aujourd'hui, nous avons un monde qui chavire sous nos yeux où Trump, Musk, Poutine, peuple jour et nuit, nos écrans.
- Je l'avais croisé, Jean-Louis Debré, lui, l'ancien compagnon de route de Jacques Chirac, en septembre dernier, en marge d'une émission télé.
- Il m'avait raconté qu'il faisait salle comble dans les petites villes. On tournait pour sa pièce de théâtre, ces femmes qui ont réveillé la France.
- Alors je lui avais dit, c'est la rançon du succès, la salle comble. Pas du tout, m'avait-il rétorqué avec son style plein d'ironie.
- En fait, on nous ouvre des salles fermées depuis longtemps et les gens viennent parce qu'il ne se passe plus rien chez eux.
- C'était tout lui, humour, mordant, sagacité, modestie. Il était le dernier des vrais gaullistes. Ce n'est pas un cliché.
- De sa présidence de l'Assemblée nationale, il aura gardé le souvenir.
- Il aura gardé le souvenir de cinq années de bonheur absolu, je le cite, avant de présider, on le sait, le Conseil constitutionnel.
- Flanqué de part et d'autre quand il siégeait, c'était assez savoureux, des anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.
- Bon, plusieurs hommages ont été rendus tout de même à Jean-Louis Debré. Celui que vous retenez, c'est celui de François Bayrou au Sénat, mercredi.
- Oui, par-delà l'amour pour la France, la République, les institutions. Le Premier ministre s'est souvenu de l'humour de Jean-Louis Debré.
- Il en avait à revendre. Il disait qu'il était le frère.
- De la Constitution, de la Ve République, puisque Michel Debré en était le père, à la fois de la Constitution et de Jean-Louis Debré, qui aimait ce pays.
- Il aimait les gens, ça se sentait. On se souviendra que le politique devenu écrivain était un homme de fidélité.
- Il en parlait régulièrement à celui qui l'aura accompagné jusqu'au bout, à celui qu'il appelait « mon Chirac ».
- Et puis, il y a celle aussi qui tire sa révérence, celle annoncée hier.
- Oui, les larmes de Martine Aubry et Arlette Chabot.
- Vous êtes dans ce studio à nos côtés. C'est assez étonnant, cet instant.
- Un an, elle s'en va. Elle annonce un an avant les élections qu'elle quitte la mairie de Lille, après l'avoir dirigée, alors je suis allé calculer, pendant 24 ans.
- Et après avoir été la première adjointe de Pierre Moroy auparavant. Donc c'est 30 années de mandat.
- C'est la maire socialiste qui décide elle-même de passer la main, de faire de la transmission et non d'écraser ou de laminer les nouvelles générations.
- Ça se fait tout le temps en politique, qui accède au pouvoir. Et ça, cela mérite d'être souligné.
- Là aussi, ce sont des pages qui se tournent au moment où l'histoire accélère, au moment où ce monde chavire, au moment où chacun retient son souffle à l'évocation d'une hypothétique guerre.
- Ça nous effraie tous, qui désormais devient de l'ordre...
Transcription générée par IA