Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Elisabeth Lévy, bonjour Elisabeth.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- 61% des Français favorables au rétablissement d'une forme de service militaire obligatoire.
- Vous avez raison, la patrie vous appelle, a dit le Président de la République, et donc à en croire ce sondage Destin commun, c'est une sorte d'ONG, je crois une association Ouest France, et bien les Français répondent présent.
- 61% seraient donc favorables au rétablissement d'une forme de service militaire obligatoire.
- Alors faut-il en conclure qu'en une semaine, ça y est, le sens du sacrifice est descendu sur nous comme l'Esprit-Saint ? Bon, ne nous emballons pas tout de suite, Primo, dire ça à un sondeur, pardon, alors que la question n'est pas posée, ça ne mange pas ce pain, et c'est bon pour l'estime de soi.
- Deuxièmement, il faut quand même noter que l'enthousiasme croît avec l'âge, c'est seulement 45% des 18-24 ans, et plus de 70% après 45, armons-nous et partez ! Comme dit le dicton, moins on est concerné, plus on approuve.
- Alors, sur la question militaire stricto sensu, bien sûr, l'Ukraine nous rappelle que la guerre, ça n'est pas seulement, comme on l'a cru un peu, une question de technologie, d'armement, d'informatique, de drone, c'est aussi une affaire de soldats, si vous voulez tenir un front, il faut du monde, et d'ailleurs plusieurs pays européens, on en a parlé tout à l'heure, ont allongé, ou rétabli le service, en attendant, il faut...
- L'Allemagne y pense, à rétablir un service.
- Oui, oui, je ne dis pas, je ne sais pas, peut-être faut-il le faire, mais il faut quand même y réfléchir, au lieu de lancer des idées comme ça, et la priorité, semble-t-il, c'est de rendre ses moyens déjà à notre armée professionnelle, et surtout de définir une stratégie, très bien, on rétablit le service, pourquoi, contre qui, d'ailleurs, le Président n'en a absolument pas parlé, il est vrai que lui ne l'a pas fait.
- Comment s'explique ce retour en faveur de la conscription ? Alors, il y a d'abord, je crois, une explication qui est secondaire, mais qui est spécifiquement française, c'est, vous savez, il y a une mythologie du service militaire en France, tout le monde, il y a beaucoup de gens qui croient, qui rêvent, qu'en le rétablissement, on ressusciterait l'assimilation d'autrefois, le creuset républicain, bon, ça me semble un peu illusoire, parce que le service, ça a prolongé un processus qui déjà était à l'œuvre dans la société, il ne va pas la changer, il ne va pas créer par magie un vivre-ensemble qui existe de moins en moins, mais bon, c'est évidemment...
- Tout ça est des réflexions, pas des certitudes.
- Alors, la vraie raison pour cela, c'est évidemment qu'il y a ces inquiétudes liées à la montée des tensions internationales.
- Alors, il y a eu cette petite polémique entre le président et le JDD, puisque le président dément avoir utilisé le terme « faire peur » que lui prête le JDD.
- Alors bon, il n'y avait peut-être pas les paroles, c'est vrai, mais il y avait un peu la chanson.
- Alors moi, je ne crois pas, comme le suggèrent certains, que le président voudrait instrumentaliser ses peurs pour bénéficier de l'effet de rapport.
- Enfin, en tous les cas, je n'ose pas y penser.
- Donc, la seule question, au lieu de dire « Ah là là, on veut nous faire peur », etc., c'est de se demander s'il y a des raisons d'avoir peur.
- Eh bien, il me semble quand même qu'il y en a quelques-unes dans ce bas-monde, pas seulement d'ailleurs venues de l'Est.
- Et à condition que cette peur ne nous paralyse pas, eh bien, je crois que ce n'est pas absurde d'être au moins un peu inquiet.
- Et le désengagement américain, on a dit tout ça toute la semaine, bien sûr.
- Il oblige à nous réveiller.
- Alors écoutez, il faut aussi raison garder.
- On ne nous demande pas aujourd'hui de payer le prix du sang.
- On nous demande de sacrifier un peu de confort à notre souveraineté, peut-être même quelques mois de travail.
- Vous savez, c'est ma...
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