Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Bien. Maxime Yeddo, bonjour. Bonjour.
- Bien. Hervé Morin, l'étrange coqueluche. Ça me fait plaisir parce que... Ça me fait plaisir qu'on tire le bilan, qu'on dresse le bilan d'Hervé Morin au ministère de la Défense, parce que ce matin, vous souhaitez nous sortir d'une hallucination collective.
- Oui. Est-ce que vous vous rappelez d'un film sorti en 1999 ? C'était le film « Sixième sens ». Et à un moment...
- Alors je vais faire un spoil de « Bon matin », mais le jeune garçon dit à Bruce Willis « Je crois voir des gens qui sont morts ».
- C'est exactement ce que je ressens depuis plusieurs jours. J'ai ressenti cette sensation similaire en constatant le retour, objectivement, sur la scène médiatique d'Hervé Morin, aujourd'hui président du Conseil régional de Normandie, ancien ministre des Armées et de la Défense entre 2008 et 2010. J'aime le rappeler parce que, précisément, personne s'en souvient. Parce que depuis quelques jours, il joue une étrange musique utilisée ce passé-là pour évangéliser les téléspectateurs, les auditeurs et les lecteurs de journaux en donnant son avis sur absolument tout.
- Les troupes en Europe, les troupes en Ukraine, la dissuasion nucléaire et l'attitude du président de la République face à la guerre en Ukraine.
- Et en tant que ministre, mine de rien, c'est intéressant de savoir ce qu'il a fait à l'hôtel de Voyelles.
- Oui, son bilan. Son bilan. Eh ben c'est très simple, déjà, c'est quatre lettres.
- Révision générale des politiques publiques. Parce qu'en réalité, en trois ans, Hervé Morin a totalement désossé l'armée.
- Mais rappelez-vous, en 2008, il y a une perspective des réductions budgétaires qui était tellement vertigineuse qu'elle a conduit un groupe d'officiers supérieurs et généraux des trois armées qui, rappelez-vous, a créé le fameux scandale surcouffe à sortir de leur réserve dans le Figaro où, si vous voulez, ils ont tiré totalement à boulet rouge contre les futures décisions du ministre de l'époque, Hervé Morin, en, je cite, « regrettant le déclassement de l'armée française qui est effectuée ». Alors là, vous allez me dire « Mais enfin, Hervé Morin ne peut pas avoir rien fait ».
- Il a fait des choses, Jean-Jacques. Notamment la réduction de l'effort de dépense en dessous des 2% du PIB, puisque en 2011, l'effort sera 1,88% du PIB, ce qui n'est pas rien.
- Le lancement du coûteux partenariat public-privé à Ballard. Vous savez, c'est le déménagement de l'immense bâtiment du ministère des Armées en regroupant 9500 agents dans cet immense bâtiment.
- La Cour des comptes avait fait précisément les comptes. Le calcul, ça devait coûter 4,3 milliards. Ça a finalement coûté 5,8 milliards.
- Et puis, il y avait eu l'abandon de la filière de production d'armes et de munitions de petit calibre, qui, finalement, fait qu'à terme, on risque de ne plus avoir un seul fusil français.
- Et puis, ce qu'il n'a pas fait, on sait qu'il ne s'est pas du tout occupé du renouvellement des capacités dans le domaine clé, tel que le transport stratégique ou le ravitaillement en vol et l'avion, l'aviation légère.
- Et puis, il n'a pas du tout assuré, notamment, le virage technologique des drones. Une lacune, d'ailleurs, que ressentira bien Jean-Yves Le Drian.
- Oui, sans parler de l'attribution du marché louvois.
- On se souvient de cette histoire louvoise pour la gestion des soldes à la société Stéria, avec les conséquences que l'on connaît.
- Le bilan est catastrophique. Et voilà qu'il donne son avis sur tout.
- Ce qui est stupéfiant, c'est que d'autres personnalités étaient déjà sorties pour dénoncer les faiblesses d'Hervé Morin à l'époque.
- L'historien militaire Michel Goya, par exemple.
- Exactement. Et c'est fascinant de voir encore aujourd'hui, si vous voulez, les confidences qu'on vous glisse.
- À l'époque, le SEMA, dit Dixit Michel Goya, qui l'a sorti publiquement, glisse ceci.
- « Hervé Morin veut exister politiquement, mais il est coincé au ministère de la Défense.
- Il n'y connaît rien et n'a aucune main sur les opérations, celles-ci se déroulant entre le président de la République et moi.
- Il va donc essayer de réformer le ministère, à mon détriment, voire au détriment des armées. » Alain Duhamel, il a réussi...
Transcription générée par IA