Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Maxime Liedot, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Ce matin, vous tenez à rendre hommage à une victime.
- Tiens, Maxime, que se passe-t-il ? Mais pas n'importe laquelle.
- Une victime d'État.
- Bon, c'était écrit, c'était prévisible, et pourtant ils l'ont fait.
- La France, championne du concours Lépine Fiscale, vient de commettre un autre meurtre.
- Cette fois, la victime, c'est l'aéroport de Vattry, en pleine Marne.
- Son bourreau, alors non Jean-Jacques, ce n'est pas le colonel Moutarde avec le chandelier dans la bibliothèque, mais l'État est l'arme du crime.
- Une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion passait de 2,63 euros à 7,40 en classe éco sur tous les vols européens.
- Résultat, Ryanair plie bagage, laissant une région exsangue et un territoire rural privé de ces rares liaisons internationales.
- Pour bien que vous compreniez ce que ça signifie, Vattry, c'est 85% du trafic qui est assuré par cette compagnie aérienne.
- Et sans cette compagnie, c'est un trou de 500 000 euros dans les caisses de l'aéroport.
- Donc en réalité, on assiste à un trafic.
- Un territoire qui se referme sur lui-même et une population locale qui soudainement est privée de voyager.
- On nous vendait cette taxe comme une mesure écologique.
- Rappelez-vous les mots notamment d'Agnès Pazad-Mirunaché et d'Amélie de Montchalin qui parlaient de justice fiscale.
- Très bien, mais soyons sérieux, la seule chose que cette taxe va réduire, ce sont les emplois et l'accessibilité des territoires parce que Ryanair, pardon, ne va pas faire voler moins d'avions.
- Elle va juste les envoyer ailleurs, en Espagne par exemple, où le trafic aérien abondit 13% l'année dernière ou au Portugal, 17%.
- Bref, tous ces pays qui, eux, ont compris que taxer l'aviation à outrance, c'est comme si c'était la branche sur laquelle on est assis.
- Mais est-ce que vous pensez que Ryanair quitte Vatry essentiellement pour ça ? Je ne sais pas.
- Enfin bon, c'est ce qui est évoqué en tout cas par la compagnie totalement.
- C'est ce que dit Ryanair.
- Oui, c'est ce que dit Ryanair.
- Bon, oui. Je me rappelle que dans les débats, on nous promettait 800 millions de recettes avec ce nouvel impôt déguisé.
- Ce n'est pas... C'était ça, non ? C'était l'idée, mais à quel prix ? Entre les pertes fiscales indirectes...
- Et les 15 à 30 000 emplois menacés en tout ou sur tout le secteur aérien, cette mesure pourrait coûter bien plus qu'elle ne rapporte.
- Surtout quand on regarde en réalité dans quelle direction ira l'argent.
- 200 millions en réalité vers le développement de la transition écologique.
- 252 millions pour le transport.
- Le reste, Jean-Jacques, c'est-à-dire plus de 50%, c'est directement dans les caisses de l'État pour combler le déficit.
- Et le problème, c'est que Vatry n'est pas la seule ville menacée.
- On a Limoges, Carcassonne, Perpignan qui tremblent déjà parce qu'en réalité, la compagnie a dit qu'elle allait...
- certainement réduire ses activités de près de 50%.
- De son côté, Air France-KLM estique que cette taxe va lui coûter par an 100 millions d'euros.
- Forcément, les aéroports régionaux vont souffrir et les clients vont simplement prendre leur voiture pour essayer d'aller décoller un peu ailleurs, en Belgique, en Suisse ou en Luxembourg.
- Le bilan carbone, inchangé.
- Perte pour l'économie française, absolument colossale.
- La France, vous voyez, qui serait pionnière de la transition écologique, ça ne sert à rien.
- Surtout quand on étouffe son propre secteur aérien.
- Ah oui, et alors avant de conclure...
- Alors qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas une volonté politique que cette action, parce que quand il s'agit de maintenir la ligne peau hors lit pour un certain Premier ministre, ligne déficitaire totalement clipusée, on sait s'en donner les moyens.
- Alors s'il vous plaît les politiques, on essaye de penser plus loin que le bout de sa piste d'avion.
- Bien, merci. Bruno Rotailleau sera avec nous tout à l'heure.
- 8h30, 9h, qu'est-ce que vous en pensez ? C'est toute la problématique de la lutte contre le dérèglement climatique.
- C'est du long terme, ça coûte horriblement cher, mais c'est pour faire face à un périmètre...
- Une ville qui nous arrive dans 15, 10, 15, 20 ans.
- Mais...
Transcription générée par IA