Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h14, vous êtes sur Sud Radio, Elisabeth Lévy, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Je sens que vous allez contester une décision de justice ce matin.
- Et vous sentez bien en effet, je ne vois pas d'ailleurs pourquoi les juges seraient absolument la seule corporation de ce pays et du monde insoupçonnable et incritiquable.
- N'oubliez pas d'ailleurs ce que disait François Mitterrand, ils ont eu la monarchie, ils auront la république et je dirais presque que ça a commencé.
- Parce que tout de même, hier on disait l'inverse, et bien non, ils ont osé.
- Un tribunal, mais hors la loi, enfin mais hors course, pardon, le chef de l'opposition, ça ne se passe pas en Algérie, en Turquie, en Roumanie, ça se passe chez nous.
- Alors vous allez me dire que la justice est indépendante, qu'elle applique la loi, etc.
- Sauf que non, c'est une interprétation politique de la loi.
- D'ailleurs, je citerai même Françoise Degoy.
- Pourquoi à l'appui de cette thèse ? Parce que la présomption d'innocence, d'abord, qui n'est pas un colifichet, suppose que le principe, l'appel, en principe, l'appel est suspensif.
- Sauf quoi ? Sauf qu'il y a un risque de récidive.
- Alors oui, Françoise m'a expliqué qu'ils allaient recommencer puisqu'il y avait un système.
- C'est une blague, mais bon.
- Et trouble à l'ordre public, et voilà, c'est ce qu'a dit Françoise.
- La présidente ne veut pas que Marine Le Pen puisse se présenter.
- Elle l'a dit, mais quelles sont les raisons ? Françoise, laissez Elisabeth s'exprimer.
- Elle dit donc, et elle dit que ça trouble l'ordre public.
- En réalité, ça trouble sa petite conscience à elle.
- Parce que si la France est sacrément troublée ce matin, ce n'est pas à cause de ce qu'a fait Marine Le Pen, c'est parce que des juges privent les électeurs d'un choix crucial.
- Or, toute restriction à des libertés fondamentales comme la liberté du vote, et il peut y avoir des restrictions, le Conseil constitutionnel, votre cher Richard Ferrand, l'a rappelé il y a trois jours, l'a rappelé il y a trois jours, la toute restriction à des libertés doit être faite avec la main qui le tremble, elle doit être proportionnée.
- La démocratie, c'est l'équilibre des pouvoirs.
- C'est comme ça, c'est montesqueux.
- Eh bien, quand le juge devient, qui d'ailleurs n'est pas un pouvoir de la Ve République, mais une autorité, quand il devient un arbitre électoral, ce juge qui juge en mon nom, eh bien, il crée un déséquilibre, et c'est vertigineux, franchement, aujourd'hui, que trois personnes changent l'avenir de notre pays.
- Le droit contre le peuple.
- J'appelle ça un coup d'état judiciaire, et je suis très inquiète, je vous le dis.
- Bien, à vous entendre, Marine Le Pen était déjà élue.
- Mais évidemment pas, Jean-Jacques, mais enfin, vous n'allez pas me dire le contraire, elle était favorite, qu'on l'aime ou pas, elle est devenue un personnage central de la vie politique, au demeurant, et au passage, plus ils sont normaux et respectables, plus on les rejette, mais ce n'est pas le sujet.
- Les grandes consciences, aujourd'hui, se drapent dans le droit, et pas que les grandes consciences, vous aussi, mes amis, et je vous crois tout à fait sincères.
- Comment vous osez critiquer la justice, mais ça, c'est très dangereux.
- Ils applaudissent les juges, comme ils applaudissaient hier la permetture de C8, alors très bien, ils ont le droit pour eux, mais le droit, ce n'est pas des maths, si, c'était le droit aussi.
- Le droit, ce n'est pas des maths, le droit, c'est aussi une interprétation, et c'est, comment dire, le sous-texte de la société.
- Et quel est le message qu'on envoie à cette France des bistrots et des clochers, qu'on appelle la torp périphérique, d'ailleurs, parce qu'elle est un peu le conservatoire, de l'identité nationale, et bien, on lui dit, vous aimez bien Marine Le Pen, vous aimiez TPMP, et bien, vous serez privé des deux.
- Il ne lui achète pas à cette France que la justice est d'une rigueur implacable, avec Sarkozy, avec Fillon, avec Marine Le Pen, et souvent, malgré tout, compréhensive avec les délinquants ordinaires, je vous en...
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