Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- La loi sur la fin de vie a commencé à être discutée à l'Assemblée Nationale, elle est en commission.
- François Bayrou a voulu deux textes, un texte sur la fin de vie et un texte sur les soins palliatifs.
- Alors, certains sur la fin de vie, sur l'euthanasie, doutent, beaucoup doutent.
- On reviendra sans doute sur la scission des deux textes qui semblent assez sages, parce que les soins palliatifs, personne ne va être compte, donc comme ça...
- Non, il faut les développer, parce qu'il y a des départements où il n'y a pas de soins palliatifs.
- Voilà, ça tout le monde est d'accord.
- Celle dont je voudrais parler, c'est celle qu'on n'appelle pas euthanasie, mais ce qui est sur la fin de vie, effectivement.
- L'aide à mourir, on appelle ça l'aide à mourir.
- Merci, l'aide active à mourir.
- Et là-dessus, je trouve qu'il faut écouter les voix qui doutent, parce que...
- La légèreté anthropologique de certains défenseurs de cette loi me paraît assez effrayante.
- Planqués derrière quelques slogans, vous savez, comme mourir dans la dignité, comme si les autres ne mourraient pas dans la dignité, eh bien, ils envoient tous les opposants dans les cordes de la réaction.
- Ils brandissent toujours des cas bouleversants, mais réellement bouleversants, pour nous empêcher de réfléchir, parce que qu'est-ce que vous voulez dire à quelqu'un qui vous implore devant la caméra de mettre fin à son calvaire ? Alors peut-être quand même, moi je me pose la question, j'ai pas de religion là-dessus, je vous assure.
- Peut-être que la mort doit quand même échapper à la loi, c'est une question qui est douloureuse, qui est difficile, et qui en tous les cas ne doit pas être une cause militante qu'on se jette à la tête.
- Ça me paraît vraiment important.
- Et je me rappelle, il y a deux jours sur Figaro TV, je vous conseille de le regarder, Michel Houellebecq parlait d'une espèce d'arrogance progressiste qui revient, disait-il, à balayer toute la sagesse et les pensées antérieures.
- Voilà pourquoi je crois qu'il faut quand même écouter, ceux qui doutent, plutôt que les marchands de certitude de tous côtés d'ailleurs.
- Enfin, même si Houellebecq fait sueur de lui, mais...
- Il distingue, lui, l'euthanasie du suicide assisté, où la société fournit le poison, mais ne l'administre pas, c'est la personne qui le prend, et entre 30 et 50% des gens ne les prennent pas d'ailleurs, une fois qu'ils l'ont.
- En tous les cas, la grande inquiétude de Houellebecq, c'est que les malades et les vieux se sentent de trop, et voilà ce qu'il disait encore il y a deux jours, par des siècles de conditions difficiles, on a été dressé à l'impératif de ne pas être à charge, mais ce n'est pas une envie de mourir.
- Mais pardon, mais dans notre société dite développée, on ne prend plus soin tellement de nos vieux, franchement.
- Peut-être, peut-être.
- Alors que dans d'autres pays, dans d'autres sociétés dites moins développées, on a encore une attention dans les familles aux personnes âgées.
- D'accord.
- Bon, mais Houellebecq n'est pas un spécialiste du sujet, mais il peut réfléchir au sujet.
- Oui, parce que toute personne, à mon avis, qui réfléchit à notre civilisation, à ce qu'elle est, peut être un spécialiste en quelque sorte de ce sujet.
- Mais vous avez raison, il faut donc écouter, et là je voudrais vous renvoyer à un article qu'il y avait dans Le Monde hier, qui m'a vraiment bouleversé, touché, qui est professeur d'éthique de la médecine au Pays-Bas, qui est un pays pionnier dans le domaine de l'euthanasie, pour le coup.
- Et il publie ce texte dans Le Monde qui s'intitule « J'ai cru qu'un cadre rigoureux pouvait prévenir les dérives de l'euthanasie, je n'en suis plus si sûr ».
- Eh bien, tout le monde devrait le lire ce texte, parce qu'il n'y a pas d'idéologie, il part du réel.
- Alors voilà ce qui se passe aux Pays-Bas.
- En 2024, le nombre d'euthanasies a augmenté de 10%, et maintenant c'est près de 6%, 5,8% exactement, des décès aux Pays-Bas.
- On voit l'émergence de l'euthanasie à deux, des couples qui choisissent de partir ensemble, 108...
Transcription générée par IA