Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Maxime Liedot, bonjour.
- Merci d'être avec nous, on vous retrouve tous les mercredis ce matin.
- Vous nous alertez sur un sujet essentiel, c'est vrai, un an des municipales, les maires hésitent de plus en plus à se représenter.
- Exactement, la République donne l'impression de pousser ses propres enfants d'or.
- C'est une enquête du CIVIPOF publiée dans la nuit, menée auprès de 5000 maires et le chiffre est assez stupéfiant, seuls 42% se dispraient à se représenter.
- En 2026, c'est 6 points de moins qu'en 2019.
- Et surtout, les indécis explosent.
- 30% des maires ne savent pas encore s'ils continueront.
- Alors ce n'est même plus une lassitude, c'est une véritable fracture, parce qu'on découvre surtout que ce sont les maires des petites agglomérations qui songent à jeter l'écharpe.
- Pourquoi ? Parce qu'ils font tout.
- Et dans les communes de moins de 500 habitants, seuls 37% des maires veulent repartir.
- Il faut les comprendre, ils cumulent les fonctions.
- Ils sont gestionnaires, animateurs, employeurs, médiateurs, bref.
- Pour une reconnaissance quasi nulle et une charge mentale qui, on le sait, est colossale.
- Ils sont appelés jour et nuit par les administrés.
- Dès qu'il y a un petit problème, paf, on appelle le maire.
- Sur la route, la grand-mère qui est tombée, le gosse qui est dans le parc de jeu.
- C'est une maladie maintenant.
- Et on connaît des raisons.
- Depuis des années, oui, l'étude d'IFOP confirme ce qu'on entend partout sur le terrain.
- Absolument.
- Et on en a parlé sur Sud Radio-CD, l'enquête d'IFOP de la semaine dernière.
- Elle confirme, mine de rien, ce qu'on entend partout sur le terrain.
- C'est-à-dire qu'ils sont à bout, ils croulent sous les responsabilités et ils sont sans moyens.
- Ils sont devenus, en fait, les paratonnerres d'un État lointain, bureaucratique et souvent sûr.
- D'ailleurs, la loi qui est passée hier, qui concerne, on va dire, la normalisation de toutes les règles pour les communes de moins de 1000 habitants concernant les scrutins municipaux, ne va rien arranger à ça.
- 53% des maires se disent abandonnés par l'État.
- Ils subissent des décisions prises d'en haut, je viens d'en parler, sans concertation, sans préparation, sans égard pour les réalités locales.
- Dernier exemple en date, par exemple, la répartition des étrangers sur leur territoire ou encore l'accueil de fiches.
- Dans certaines communes, dans ce sondage, on voit que les maires demandent à être concertés pour ça.
- Résultat, ils sont seuls pour répondre à l'inquiétude des habitants et seuls pour encaisser la colère.
- Quand on parle des fameux élus à portée de baffe, cela a un sens.
- 74% dénoncent une exigence citoyenne devenue excessive.
- Alors, je m'arrête.
- Les citoyens, les administrés ont aussi leur part de responsabilité dans leur comportement.
- Totalement. D'ailleurs, c'est les chiffres suivants.
- 61% des maires ont subi déjà des incivilités.
- 36% des menaces.
- Et 25%, ça devient quasiment un lot commun, des attaques sur les réseaux sociaux.
- C'est là où on s'aperçoit que la violence n'est plus du tout l'exception.
- Elle devient la norme.
- Et l'État assiste, mine de rien, impassible à cette lente hémorragie.
- Ils empilent les normes, les injonctions, les réformes, mais on oublie d'écouter.
- Ce n'est pas du tout une crise de vocation.
- C'est une crise de considération.
- Et ça, mine de rien, ça peut être encore plus dangereux que l'abstention.
- Qu'en pensez-vous, Jean-François ? Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Maxime Liedot.
- Surexposé, incriminé.
- Et surtout, mal rémunéré.
- Quand ils sont rémunérés.
- Le jour où il y aura l'établissement d'un vrai salaire digne de ce nom pour les maires de France.
- D'un vrai statut.
- Un vrai statut.
- Mais dans le statut, il y a la rémunération.
- Je suis désolé, c'est un job à plein temps.
- Quand ce n'est pas une petite commune et que les maires cumulent à la fois leur vrai métier et les activités de maire.
- Dans une grande ou moyenne agglomération avec un vrai salaire.
- Parce qu'il y a des responsabilités.
- C'est colossal.
- Un accident sur un terrain de sport, c'est le maire qui se retrouve en correctionnel.
- Bien sûr.
- Et vous savez, c'est comme tout le reste.
- C'est comme tous les problèmes dont nous parlons ce...
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