Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Bien, nous sommes avec Maxime Liedot qui est venu nous parler de l'industrie pharmaceutique européenne.
- Bonjour Maxime. Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Vous êtes venu défendre l'industrie pharmaceutique européenne ? Oui, au moins ça. Non, au moins ça, bon d'accord.
- Bon, alors que se passe-t-il ? En pleine tension commerciale entre la Chine, les États-Unis et l'Union Européenne, les laboratoires pharmaceutiques ont décidé de mettre la pression sur Ursula von der Leyen.
- Exactement, 32 grands patrons de l'industrie pharmaceutique viennent d'envoyer un courrier hier soir, très ferme, mais alors très ferme, à la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, et c'est les échos qui nous l'apprennent ce matin, et alors leur message est clair et sans ambiguïté, soit l'Europe répond très rapidement et positivement à leurs demandes, soit ce sera l'exode massif des investissements vers les États-Unis.
- Et il part dans la lettre de manière très précise et très chiffrée, ce sont 16,5 milliards d'euros qui risquent de quitter.
- C'était l'Europe dès les trois prochains mois, et même jusqu'à 100 milliards sur les 164 milliards que les laboratoires pharmaceutiques avaient prévus dans les investissements entre 2025 et 2029.
- Et ce n'est pas tout, car ce courrier en réalité révèle une perte inquiétante de la part du marché européen dans les ventes mondiales du secteur.
- Elle représentait 29,6% en 2004, et aujourd'hui elle n'est que de 22%, alors que du côté américain, c'est finalement désormais 54% du marché.
- Bon, la tendance est claire.
- L'Europe perd de plus en plus sa place dans le monde pharmaceutique mondial.
- Peut-être parce qu'en Europe, on a compris qu'il ne fallait pas consommer trop de médicaments.
- Aussi, parce que les laboratoires pharmaceutiques poussent à la consommation de médicaments.
- Oui, regardez en France le nombre d'antidépresseurs qu'on consomme, etc.
- Oui, mais justement trop.
- Ce qui est extraordinaire dans cette lettre, c'est qu'ils insistent sur deux points qu'on connaît tous.
- Ah ben oui, parce qu'étrangement, ce sont les deux critiques qui ressortent toujours avec insistance.
- La première, c'est que l'Europe doit absolument renforcer son attractivité.
- En investissant davantage dans l'innovation pharmaceutique.
- Actuellement, par exemple aux Etats-Unis, les médicaments se vendent en moyenne deux fois plus cher qu'en Europe.
- Ce n'est pas le débat.
- Parce que, simplement, c'est ça qui permet derrière de beaucoup mieux financer la recherche et le développement.
- Et ensuite, les patrons, eux, dénoncent, attention, grande surprise, la bureaucratie européenne trop lourde, incohérente, qui entrave les délais de commercialisation.
- Aujourd'hui, par exemple, seul le Danemark et l'Allemagne respectent le délai de 180 jours entre l'autorisation du médicament.
- Et ça mise sur le marché.
- En France, par exemple, il faut attendre 460 jours.
- Ce sont des retards qui coûtent extrêmement cher et qui affaiblissent naturellement la compétitivité européenne.
- La conclusion est donc sans appel, sans une simplification, radicale, rapide, avec des procédures administratives qu'il va quand même falloir largement nettoyer.
- Et notamment un engagement financier plus fort.
- Bruxelles va bientôt voir partir toute la pharmacie européenne.
- Jean-François Aquilie.
- Il y a l'Europe et puis il y a le cas de la France.
- Le souci de l'industrie pharmaceutique.
- Parce que nous avons des fleurons français en la matière.
- C'est qu'elle plie bagage depuis longtemps.
- La R&D, la recherche et développement, est allée s'exporter notamment aux Etats-Unis.
- Vous avez les tests des médicaments.
- Elle risque de revenir, remarquez.
- Oui, mais les tests des médicaments sont souvent en Inde.
- C'est moins cher que chez nous.
- Le souci que reproche, elle ne le fait pas de cette façon-là, mais elle le dit assez clairement, à l'industrie du médicament, au marché français, c'est la gratuité totale.
- Il y a un début de déremboursement des médicaments en France.
- Mais l'idée, ce serait de faire payer le médicament, non pas plus cher, mais de moins le rembourser.
- C'est pareil, hein ? Oui, enfin, c'est-à-dire qu'au lieu que ce soit gratuit, vous payez un euro.
- Et qui va payer ? C'est le patient.
- Oui, mais la gratuité...
- Non, mais les industries... Attends, bon, enfin, l'industrie pharmaceutique, moi, je veux bien.
- Je veux bien, mais si c'est pour nous dire qu'il faut payer les médicaments plus chers,...
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