Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Elisabeth Lévy, il est 8h15, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Elisabeth, les drapeaux seront donc en Berne samedi, à l'occasion des obsèques du pape.
- Qu'est-ce qu'on parle du pape François, d'ailleurs, de ces obsèques ? Bon, avec ton besoin...
- La semaine est bientôt finie.
- Pourquoi, ça vous fatigue un peu ? C'est-à-dire que c'est très intéressant, mais on commence à se répéter tous.
- Oui, ça c'est ça.
- Mais non, on attend le conclare.
- On aura le conclare.
- On attend le congrès.
- Mais n'étant pas papologue, enfin bref.
- Moi non plus, d'ailleurs.
- Aucun n'est papologue autour de cette table.
- Donc, si vous voulez, c'est intéressant, mais...
- Et puis, il y a cette polémique autour des drapeaux en Berne.
- Ben oui, et oui.
- Alors, j'en ai un peu assez, vous voyez, parce que tout le monde dit, et vous ne l'avez pas dit...
- Non, je n'ai pas dit, non.
- Mais tout le monde dit, oui, pourquoi est-ce qu'on a besoin de cette petite polémique ? Alors, je voudrais faire une polémique de la polémique.
- C'est que moi...
- J'en ai assez qu'on disqualifie des sujets de discussion parfaitement légitimes et intéressants et qui ne sont pas...
- Ça ne veut pas dire qu'on va se détester ou...
- Mais en disant, c'est des petites polémiques.
- Et c'est ça qui rend le débat public ennuyeux.
- C'est que quand il y a une divergence ou un conflit d'idées possibles, eh bien, on essaye de le faire taire.
- Eh bien, le conflit, c'est la vie, c'est l'esprit des Lumières.
- Alors, en plus, ça concerne quoi ? Ça concerne la laïcité française, qui est une singularité qu'on comprend souvent mal à l'étranger, même en France.
- C'est un élément de notre identité.
- C'est donc un sujet de débat qui n'a rien de petit.
- Et puis, on le voit tous les jours.
- Vous voyez bien que c'est en débat permanent.
- Donc, c'est bien sujet à interprétation.
- Alors, moi, je ne crois pas qu'on soit laïca ou laïciste, comme on me l'a reproché, parce qu'on questionne l'opportunité des drapeaux d'Amberne à la mort de Jean-Paul II, je crois.
- François Bayrou, c'est ça ? François, qui est un pairement catholique, s'y était opposé.
- Il a le droit de changer.
- Je ne fais pas de...
- Voilà, Alexis Corbière n'a pas insulté le pape.
- Il n'a pas insulté les catholiques.
- Il trouve normal que le président rende hommage au pape François.
- Mais les drapeaux, il trouve que c'est un peu trop.
- Eh bien, excusez-moi, mais je suis un peu d'accord.
- Vous pensez que les drapeaux, c'est un peu trop.
- Bien.
- Mais vous n'allez pas nier que la France, c'est un pays de tradition et de culture catholique.
- Pas moi, certainement pas moi, Jean-Jacques.
- Et bien sûr, le christianisme et le catholicisme, il faut bien le dire, c'est sans doute la source première de notre identité.
- Ça irrigue l'art, ça irrigue les paysages, la littérature, l'esprit français.
- Ça irrigue probablement, d'une certaine façon, notre façon de manger, notre rapport à l'argent.
- Voilà pourquoi, comme culture, et pas comme culte, évidemment, le catholicisme a une certaine préséance culturelle en France.
- Et ça me paraît normal.
- C'est normal que Pâques et Noël soient fériés et Pâques-Ypours ou l'Aïd.
- Et moi, ça me va très bien.
- C'est une reconnaissance de l'histoire.
- Mais un pays de tradition, d'histoire catholique, ce n'est pas un pays catholique.
- Alors, je vois à droite certains de mes amis catholiques qui regardent avec envie l'Amérique.
- Son président qui jure sur la Bible et son vice-président, là, vraiment catho de choc.
- Eh bien, non.
- Moi, je préfère la séparation à la française, même si elle est plus stricte.
- Entre Dieu et César, s'agissant de la cité, bien sûr, la partie n'est pas égale.
- C'est César qui décide.
- Et en plus, on a le droit de se payer sa tête.
- Ça n'arrive pas souvent.
- Alors, on en profite en France.
- Coucou, coucou, émifili.
- L'esprit de la laïcité, c'est quand même, je dirais, l'esprit.
- Ce n'est pas la loi.
- C'est une certaine discrétion dans l'espace public.
- On ne la ramène pas avec ses croyances.
- On ne prie pas au milieu de la rue.
- Et rappelez-vous que quand...
Transcription générée par IA