Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Allez, Aurore Berger, Elisabeth Lévy, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Aurore Berger veut la tolérance zéro pour les clients de prostituées, c'est ce qu'elle a déclaré.
- C'est l'anniversaire de la stratégie nationale de lutte contre le système prostitutionnel.
- Ah bah oui, ça ne veut rien dire et ça ne fera pas disparaître le plus vieux métier du monde, le système prostitutionnel, mon Dieu.
- Mais ça claque. Pour la ministre de l'égalité, pardon, pardon, femmes-hommes, parce qu'il n'y a pas de règle qu'il faut dire comme ça, sanctionner les proxénètes et les clients reste une priorité.
- Donc pour elle, j'en conclue que payer une femme qui vend librement, non pas son corps, son corps elle le garde, pardon, mais de la sexualité, c'est la même chose que l'exploiter, la contraindre ou la violenter les clients et les proxénètes.
- Alors en réalité, évidemment, Berger veut réactiver cette loi.
- La loi stupide de 2016 qui sanctionne les clients parce qu'au terme de cette loi que j'avais grandement combattue, vous avez le droit de vendre un service, on a même abrogé le délit de racolage, donc une femme a le droit, enfin c'est souvent des femmes, un homme aussi, a le droit de se prostituer, mais ce service, il est interdit de l'acheter. En gros, on vous dit que vous pouvez ouvrir une boulangerie, ça il n'y a aucun problème, mais quiconque achète une baguette sera condamné. Évidemment, c'est complètement stupide.
- À part des déclarations ronflantes sur cette grande avancée majeure, ce nouveau jour pour les femmes, tout c'est tout ça, l'effet réel est bien sûr à peu près hule. Bon, il y a eu quand même à peu près 1100 verbalisations pour achat d'actes sexuels sur majeurs par an, mais en réalité, la prostitution se passe de moins en moins dans la rue, donc l'immense majorité des clients et des prostituées échappent à la maréchalité.
- Oui, il faut bien lutter contre la prostitution et notamment la prostitution des mineurs.
- Oui, alors attendez, là je parle de la... Justement, c'est pas de ça que je parle.
- Je ne vois pas pourquoi il faut lutter en général contre la prostitution.
- Il faut évidemment réprimer les réseaux, les esclavagistes qui exploitent les femmes vulnérables et les mineurs et les enfants, évidemment.
- Mais au nom de quoi interdire-t-on à des adultes consentants d'échanger du sexe contre de l'argent ? Il faut dire d'ailleurs que la France est officiellement favorable à l'abolition, objectif d'ailleurs totalement, évidemment, hors d'atteinte, mais qui reflète surtout un puritanisme de dame patronesse qui est scandaleusement...
- Liberticide en plus.
- Alors, on remercierait donc sur un point, la prostitution, ça n'est pas...
- On ne défend pas la prostitution pour lutter contre les violences sexuelles.
- Les violences sexuelles, on va voir avec les violences plus qu'avec la sexualité.
- Pardon.
- Et je dirais que d'un point de vue sociologique, je m'arrête 5 minutes, je dirais que la prostitution a sauvé la famille traditionnelle, ce n'est pas rien.
- Ça dure longtemps, bravo, d'accord.
- Mais, mais, mais, mais, il faut défendre la prostitution philosophiquement.
- La Suisse, Griselie Disriel, qui a écrit des lettres absolument sublimes, dit que se prostituer, pour elle, c'est un acte révolutionnaire.
- Certaines femmes et des hommes, je le répète, préfèrent se prostituer qu'être caissière ou caissier, ou d'autres métiers.
- Bon, il y a même des étudiantes qui font des extra pas pour manger, comme on nous le raconte, si vous voulez, pour nous faire pleurer, mais parce qu'elles veulent se payer des sacs de marbre.
- Parce que pour elles, la sexualité, ça n'est pas un sacrement, c'est une activité.
- Et alors, on leur dit qu'elles sont aliénées, on leur explique qu'elles sont traumatisées.
- Pardon, la liberté, c'est le droit de choisir son aliénation.
- Il y a, puis alors, pardon, Madeleine, Esther, Nana, la littérature, le cinéma, sont pleins de putains, splendides, puissantes et enivrantes.
- Alors, enfin, sous prétexte de protéger les femmes, dans cette affaire, on les traite comme d'habitude, comme des enfants, comme des victimes.
- Je répète, évidemment, il faut lutter contre la contrainte.
- L'exploitation, ça, c'est fondamental.
- Tarifée ou pas, la sexualité entre adultes n'est pas un crime.
- Alors que l'État s'occupe...
Transcription générée par IA