Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h14, Elisabeth Lévy, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Ce matin, nous avions Jean-François Colosimo, historien, éditeur, l'un des éditeurs de Boilem Sansal.
- Mon éditeur historique.
- Qui disait « Les tyrannies embastillent les écrivains car elles craignent la vérité ».
- Oui, Boilem Sansal reste en prison.
- Oui, la cour d'appel d'Alger a donc rejeté son appel hier, en son absence, en l'absence de son avocat français qui n'a pas le droit d'entrer en Algérie.
- Donc oui, Jean-Jacques, depuis le 16 novembre, un écrivain français est détenu par la justice algérienne et poursuivi pour atteinte à l'unité nationale, complot contre la sécurité de l'État.
- Vous avez compris, il risque la perpétuité et personne n'a eu de contact avec lui, sinon ses avocats algériens.
- Trois avocats commis d'office.
- Commis d'office, voilà.
- C'est crime.
- Il n'est pas possible, alors il n'est pas impossible, on me dit que peut-être il aurait eu sa femme au téléphone, mais ce n'est pas du tout confirmé.
- Alors c'est crime, c'est quoi ? C'est des écrits, des propos et son irrévérence vraiment assumée et joyeuse envers l'islam et envers le régime algérien qu'il voue aux gémonies tout en continuant à y aller.
- C'est parce qu'il aime l'Algérie.
- Je connais peu d'hommes aussi libres que Boilem Sansal.
- Oui, il aime l'Algérie, vous savez, il a été ingénieur à la Sonatrak, enfin c'est vraiment un personnage.
- Et en fait, comme vous le savez tous, il est otage de la crise franco-algérienne.
- Son arrestation, c'est un bras d'honneur des Algériens après notre connaissance du Sahara, disons, au Maroc.
- Alors je voudrais quand même noter, parce que ça c'est vraiment Shemzaïdinafiz, le recteur de la mosquée, qui est évidemment sous tutelle directe du gouvernement algérien depuis 1982, ça c'est une innovation socialiste, eh bien, il n'a pas eu un mot pour son collègue de l'Académie des sciences d'outre-mer, les deux hommes y siègent.
- Et vous savez, je vous dis ça parce qu'avant, c'était comme un mot déraillé, Shemzaïdinafiz, voilà.
- Et tous les réseaux algériens en France répètent les éléments de langage du régime, c'est assez dégoûtant.
- Alors la France officielle, je crois que vous en savez plus que moi, Jean-Jacques, s'agit en sous-main, mais vous voulez intervenir ? Je vous en prie, vous ne pouvez pas.
- Mais elle est tétanisée, semble-t-il.
- Il ne faut pas faire de vagues, ne les énervons pas.
- Et pour l'instant, donc, c'est cette stratégie de l'hypersprudence et du silence qui n'a pas donné grand résultat.
- Alors François me disait, on ne peut pas aller...
- En frontal avec les Algériens, je disais, on ne sait pas, on n'a jamais essayé.
- Peut-être faudrait-il utiliser les vrais moyens de pression qu'on a, les visas, le traité de 68 et les comptes de la nomenclature algérienne en France.
- Bon, pour Arnaud Benedetti, qui est donc le directeur de la revue politique et parlementaire, qui organise une grande soirée de soutien lundi à Paris, eh bien le plus grand danger,...
Transcription générée par IA