Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.
- 7h42, que se passe-t-il à Bruxelles ? Jean Quatremer est avec nous, grand connaisseur des questions européennes, journaliste à Libération.
- Jean Quatremer, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, Jean.
- Thierry Breton a claqué la porte hier, il a démissionné.
- Démission fracassante de Thierry Breton, claqué la porte, se disant désavoué par Ursula von der Leyen.
- Aujourd'hui, nous connaîtrons la composition de la Commission européenne.
- Stéphane Séjourné remplace Thierry Breton.
- Ça veut dire quoi ? Perte d'influence pour la France ? Au final, ça sera une perte d'influence pour la France.
- Mais s'il a claqué la porte hier matin, à la surprise générale, personne ne l'attendait, c'est parce qu'il savait que quelques heures plus tard, l'Élysée allait annoncer que Stéphane Séjourné, très très proche du chef de l'État, ancien ministre, des affaires étrangères, inexistant, mais ce n'est pas grave, ancien patron des eurodéputés, Renew, au Parlement européen, et toujours président du groupe, du parti Renew, du président de la République, allait le remplacer.
- Donc il a, je dirais, devancé l'appel.
- Pourquoi est-ce qu'il a devancé l'appel ? Pourquoi est-ce qu'il allait partir ? Simplement parce que Ursula von der Leyen n'en voulait pas.
- Pourquoi elle n'en voulait pas ? Parce que Thierry Breton, lui résistait, l'avait critiqué, critiquait sa gouvernance dictatoriale, c'était une forte tête, et Ursula von der Leyen ne supporte pas les fortes têtes.
- Et de l'autre côté, le président de la République, lui, s'était dit, ce serait pas mal de se débarrasser de Thierry Breton pour placer quelqu'un qui est en perdition.
- On va placer des copains qui ont cherché un travail, et donc il voulait propulser Stéphane Séjourné.
- Donc à la fois, la volonté d'Ursula von der Leyen de s'en débarrasser a rencontré le désir d'Emmanuel Macron, de placer ses copains, dépourvus désormais de travail, à la suite du succès de la législative anticipée.
- Oui, Jean, à aucun moment Emmanuel Macron n'a soutenu Thierry Breton.
- Alors, au tout départ, il l'a soutenu, puisqu'il l'a nommé le 25 juillet dernier.
- Je veux dire, quand même, c'est quelqu'un qui a promis à Thierry Breton, qui a officiellement affirmé que Thierry Breton repliquerait pour un second mandat, ce qui était l'excellent choix. Pourquoi ? Parce qu'un commissaire qui est reconduit pour un second mandat, surtout un commissaire français, un grand pays, a forcément une influence énorme à Bruxelles.
- Ça devient vraiment le président bis de la Commission européenne.
- Donc c'était le bon choix. Et puis, brutalement, il a changé d'avis.
- À quel moment ? À la fin du mois d'août, quand il s'est rendu compte que le matignon allait lui échapper, qu'il allait être obligé de nommer Michel Barnier.
- Et là, il s'est dit, il faudrait que j'ai quelqu'un à Bruxelles pour me passer les renseignements, pour que j'ai de l'influence encore après la nomination de Michel Barnier.
- Donc oui, il l'a soutenu. Et en plus, il a violé sa parole. C'est ça qui est gravissime.
- C'est-à-dire qu'on ne peut...
Transcription générée par IA