Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- L'agriculture, la grande inquiétude.
- Nous avons avec nous Dominique Chargé qui est agriculteur, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, vous êtes président de la coopération agricole, vous représentez 3 agriculteurs sur 4, je voudrais le rappeler, c'est important.
- Bien, vous êtes avec nous, vous avez eu plusieurs fois au téléphone la ministre de l'agriculture, vous avez eu le président de la République récemment, le Premier ministre, enfin, où est-ce que vous en êtes ? Où en est-on ? Il y a le discours de politique générale de Michel Barnier cet après-midi, on espère et vous espérez qu'il va parler d'agriculture.
- Quelle est la situation ? Eh bien, le secteur viticole est en grande crise, les moissons n'ont pas été bonnes, hausse de la production de lait, baisse, pardon, des achats de lait par lactalis, j'ai vu ça, ça ajoute à l'inquiétude générale, et vous dites, vous constatez plutôt, que pour la première fois, la balance commerciale de l'agriculture française en 2024 pourrait être déficitaire, c'est-à-dire qu'on importerait plus de produits agricoles de l'extérieur qu'on exporterait de produits français vers l'extérieur.
- Ça voudrait dire que la France ne se nourrit plus.
- Et donc, effectivement, ce que je suis venu dire ce matin, c'est une grande inquiétude de la part du monde agricole, d'abord comme agriculteur et comme éleveur, face à tout ce que nous sommes en train de subir, je pense aux crises sanitaires que nous avons, l'influenza aviaire que nous avons subie pendant deux ans, la MHE, la FCO, enfin, la maladie hémorragique épizoutique, la fièvre catarale ovine.
- Vous l'avez dit, la récolte de céréales a été particulièrement mauvaise cette année, on aura entre 20 et 30% de récolte en moins, ce qui veut dire qu'il y a des problèmes de trésorerie dans les exploitations, il y aura des problèmes dans nos coopératives, parce que ça veut dire aussi, ça représente à peu près, le coût pour les coopératives, c'est à peu près 300 millions d'euros, cette récolte en moins.
- Et puis, effectivement, vous avez parlé des vignerons, on est aujourd'hui dans une crise sans précédent en viticulture, qui va se solder par un arrachage de 10% de vignobles français, 30% sur certains vignobles, notamment dans le Bordelais, et des entreprises, des coopératives, qui n'ont plus de solution aujourd'hui parce que le vin ne se vend plus.
- En plus, je suis inquiet comme élu de coopérative, comme vice-président d'une coopérative, parce que tout ça veut dire que nous produisons moins, nous avons un excès de normes, nous avons une pression énorme de la part de nos clients, et notamment de la distribution française, qui fait que nous ne sommes plus compétitifs, et que la production en France baisse au profit d'importations qui ne respectent pas nos standards.
- Tout ça a abouti finalement, pour moi, comme président de fédération, à constater que la France n'est plus compétitive, qu'elle ne se nourrira plus, et qu'aujourd'hui nous importons 50% de ce que nous...
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